C’est le moment de prendre le temps de prendre son temps

Ce titre est une adaptation d’une citation extraite du film Alexandre le Bienheureux et prononcée par Philippe Noiret. Elle me semble bien adaptée à la période que nous traversons.

J’avais déjà éprouvé un ras-le-bol des médias classiques, qui nous abreuvent du nombre de morts, du manque de moyens, etc. etc. etc., ce ras-le-bol est encore monté d’un cran ces derniers jours avec l’amplification dans les réseaux sociaux de toutes ces personnes qui nous disent quoi faire pour nous préparer à faire repartir la machine économique, qui prédisent ce qui va se passer, etc. etc. etc. J’ai donc décidé, de supprimer toute personne ou toute organisation qui prédit ce qui va se passer ou qui me dit comment me préparer à ce qui va se passer. Pourquoi ? Parce que personne ne sait ce qui va se passer. Personne ne sait comment on va sortir de cette catastrophe sanitaire, sociale et économique.

Alors, focalisons-nous sur ce qui est entre nos mains, sur ce que nous pouvons faire, ce sur quoi nous pouvons agir, pour notre bien-être physique et psychologique, pour celui de nos proches, et pour toutes les personnes qui travaillent dans les services essentiels, sur ce qu’elles peuvent faire de mieux.

Voilà comme promis le discours de l’amiral Mc Raven. Je préfère la version intégrale à celle coupée et amplifiée par une musique anxiogène et des images supplémentaires qui tourne sur Youtube. Les dix leçons commencent à 4:47, mais je vous encourage à écouter le discours du début. Dix leçons qui valent beaucoup et s’appliquent bien au-delà de la formation de ces militaires hors normes que sont les commandos de marine.

Et puis, cette vidéo, de la directrice générale de l’Unicef que j’ai trouvée simple et très touchante. Elle donne 5 astuces pour passer cette période du mieux possible. Ce sont des choses simples, mais tellement efficaces.

Alors, voilà ! Le monde est magnifique, remplis de gens incroyable, cette période de doute, de douleur et de confinement aura une fin. Comme le chantait Frankie Goes to Hollywood dans l’album Welcome to the pleasure dome, the world is my oyster!

Passez une merveilleuse journée et une incroyable semaine !

Photo par Aron Visuals sur Unsplash

Prendre des décisions

« Un sage prend ses propres décisions, un ignorant suit l’opinion d’autrui ». Ce vieux proverbe chinois se passe de commentaires. Prendre une décision est un des actes les plus importants de la vie. Ne pas prendre de décision est en fait prendre la décision de ne pas prendre de décision. C’est une prise de décision par défaut.

Nous avons généralement besoin de réfléchir avant de prendre une décision, de peser le pour et le contre. Il s’agit du processus naturel de la prise de décision. Cependant, nous n’avons généralement pas l’ensemble des faits à la prise d’une décision raisonnée. Si nous attendons d’avoir tous les éléments nécessaires à une décision raisonnée, nous tombons dans ce que l’on appelle la paralysie de l’analyse.

Toute personne prend des milliers de décisions sans s’en apercevoir tous les jours : vais-je prendre une autre tasse de thé ? À quelle heure vais-je quitter le bureau ? Que vais-je manger à midi ? Je mets ce costume-ci ou celui-là ? Etc. Ce sont des décisions simples Parfois nous passons trop de temps à les prendre (le temps est limité et précieux). Vous devez apprendre à prendre des décisions en une fraction de seconde. Cela aide à construire sa confiance en soi.

Certaines décisions sont plus importantes que d’autres car elles ont des conséquences à long terme : dois-je acheter cette maison ou cet appartement ? Dois-je changer ma voiture ou garder l’ancienne un an de plus ? Dois-je quitter mon emploi et créer mon entreprise ?

Cependant, beaucoup de personne ne prennent jamais ces décisions importantes : elles laissent autrui les prendre pour elles. Par exemple, si vous attendez trop longtemps avant de vous décider pour une maison, une autre personne pourra l’acheter. Si vous attendez trop longtemps pour emmener votre voiture en révision, elle peut tomber en panne.

Je prends ces exemples simples car la prise de décision est généralement liée à la proactivité. Une personne proactive prendra la décision qu’elle jugera la meilleure, avant que quiconque la force à la prendre. Une personne proactive prend des décisions rapidement car elle connait les conséquences positives d’une décision rapide. C’est que j’appelle la stratégie du faire feu et oublier.

Dans le monde militaire, cette stratégie s’applique aux missiles ou aux drones qui n’ont plus besoin de guidage une fois lancés. Le missile acquiert sa cible avant d’être lancé et l’atteindra sans intervention du lanceur. Dans le cas, plus pacifique, d’une décision, une fois prise, elle est derrière vous, « oubliée ». Vous pouvez alors passer à la phase la plus importante : l’action.

Ce qui est cruciale dans une décision est ce qui vient après. Une décision sans action est pire que l’indécision. Retenez ce que le Général Patton disait : « Soyez prêt à prendre des décisions. C’est la qualité la plus importante d’un bon leader ».

Trois choses à retenir

L’indécision est une décision déguisée

Prenez rapidement votre décision et passez à l’exécution

Une fois la décision prise, oubliez-là, le temps de l’action est venu

L’exercice de cette semaine

Chaque fois que vous allez hésiter entre deux choses cette semaine, forcez-vous à prendre une décision en moins d’une minute. Appliquez cette règle lorsque vous choisirez une nouvelle paire de chaussures, la destination de vos prochaines vacances, les produits à promouvoir ou ce que vous allez manger à midi.

Photo par Jens Lelie sur Unsplash

L’art du Kintsugi

L’art japonais du Kintsugi consiste à réparer les céramiques ou porcelaines cassées avec de la feuille d’or, comme l’exemple ci-dessous et dans la vidéo ci-dessus.

Les objets ainsi réparés n’en sont que plus beaux et prennent souvent de la valeur. Au point que certaines personnes sont soupçonnés d’avoir volontairement cassés des objets pour les voir ainsi magnifiés.

Au delà de la performance et valeur artistique, c’est la mise en valeur des cicatrices qui est intéressante dans la démarche du Kintsugi et l’image de la résilience qu’elle véhicule. C’est un excellent moyen de se rappeler que nos épreuves peuvent nous renforcer, nous rendre meilleur et nous faire devenir des êtres plus accomplis.

Nos cicactrices et nos blessures racontent toute une histoire : la nôtre ! Unique !

Un petit pas de plus

Pensez-vous que parfois vous allez au-delà de ce que vous devez faire et que cela fait une différence notable ? L’excellence n’a rien à voir avec faire des choses normales. Le fait de faire des choses normales s’appelle la médiocrité. Si vous voulez être différent, vous devez faire un pas de plus dans une direction qui surprendra vos interlocuteurs. Il existe plusieurs manifestations d’excellence dans nos vies. Remarquez-les, apprenez et voyez comment les adapter à vos propres actions.

Il y a quelques temps, alors que je m’apprêtais à embarquer dans l’avion pour Johannesburg, le steward attendait les passagers à l’extérieur de l’avion, accueillant chacun par son nom ! Cela faisait-il une différence ? Énormément ! La façon normale d’accueillir un passager est de le faire à l’intérieur de l’avion, de regarder sa carte d’embarquement et de lui indiquer la bonne direction. Mais ici, le steward était à l’extérieur de l’avion. Il m’a accueilli par mon nom après avoir regardé ma carte d’embarquement et m’a souhaité un bon vol d’une manière joyeuse. Ceci eut une influence positive vis-à-vis de la compagnie aérienne et du vol que je m’apprêtais à prendre. Je suis certain qu’il ne s’agit pas de la procédure classique. C’est ce que j’appelle aller un cran plus loin, dans l’intérêt du client et de la société. Prendre le temps de faire quelque chose d’inattendu et faire la différence.

Le jour suivant, j’étais supposé récupérer mon passeport à l’ambassade d’Angola à Pretoria. Le souci était qu’il ne s’agissait pas d’un jour normal pour récupérer le passeport. La personne en charge de mon passeport (son nom était Joe) m’appela le dimanche pour m’informer qu’il viendrait à mon hôtel à l’heure dite le lundi matin. Ponctuel, Joe vint me chercher, me conduisit à l’ambassade, négocia le retrait de mon passeport et me reconduisit à l’aéroport. Il voulait s’assurer que j’aurais mon avion avec mon visa dans mon passeport. Tout ceci avec le sourire et des remerciements de m’avoir rencontré ! Comportement normal ? Que nenni ! Expérience inoubliable ? Pour sûr !

Le même jour (c’était un bon jour), le steward au comptoir d’embarquement me demanda si je voulais un hublot ou un couloir. Puis sans me laisser le temps de répondre, me dit qu’avec ma taille, il voulait que j’aie une bonne expérience de sa compagnie, et que donc il allait me mettre sur un siège d’issue de secours ! Il appela le superviseur, plaida mon cas et m’alloua un siège dans lequel je pourrais étendre mes jambes. Comportement normal ? Non, non et non ! Mais une démonstration de ce que l’excellence peut être.

Toutes ces actions étaient visibles car pas « normales », même quand vous êtes un voyageur fréquent. Vous trouvez de plus en plus de personnes complaisantes ne faisant que leur travail. Cependant, ceux qui veulent vraiment trouver un sens à leur vie et prendre du plaisir à travailler cherchent des moyens de faire sentir à autrui son importance en le surprenant !

Alors, comment allez-vous faire ce petit pas de plus ? Regardez votre travail et votre vie personnelle, et pensez aux choses que vous pourriez faire différemment et qui feront plaisirs à vos interlocuteurs. Vous pouvez aussi demander à vos collègues et clients ce qui les ferait sourire, et inclure toutes ces choses dans votre routine professionnelle. Partagez dans les commentaires !

Photo par Taylor Simpson sur Unsplash

Apprenez quelque chose de nouveau tous les jours !

Grandir devrait être au pinacle de votre liste d’aspiration. Depuis que l’homme est homme, la croissance a toujours été un aspect important des sociétés. Autrefois, les hommes voulaient des enfants pour qu’ils puissent prendre soin de leurs vieux parents. Aujourd’hui, les hommes font croitre leur carrière pour obtenir un meilleur salaire, permettre à leurs enfants de faire des études ou obtenir plus de responsabilités et avoir plus d’impact. Quelles qu’en soit les raisons, apprendre est une des clés du processus.

Vous devez être prêt à apprendre tout au long de votre vie. Sinon, vous allez au-devant de graves déconvenues. Les personnes qui réussissent adorent apprendre. Il existe plusieurs moyens d’apprendre : lire des livres, assister à des séminaires et des formations, discuter avec d’autres personnes, etc. Mais le moyen le plus efficace est d’agir.

Par exemple : vous lisez une nouvelle recette de gâteau au chocolat qui semble fantastique. Essayez-la ! Vous échouerez peut-être la première fois, mais si vous insistez, vous allez vous régaler. Dans votre travail, un collègue vous a montré une nouvelle fonctionnalité d’un de vos logiciels qui va vous faire économiser du temps. Essayez-la ! Vous hésiterez peut-être au début, mais en insistant vous allez finir par gagner de précieuses minutes. A la télévision, vous avez découvert un documentaire sur la psychologie infantile et l’impact des phrases positives sur l’éducation. Essayez ! Cela vous semblera bizarre au début, mais la relation avec vos enfants évoluera sans doute dans le bon sens.

L’idée qui se cache derrière ces trois exemples est d’essayer, d’échouer et d’essayer de nouveau. Il est inutile d’apprendre de nouvelles choses si vous n’appliquez pas ce que vous avez appris. Le changement demande du temps et des efforts, mais les effets associés peuvent durer toute une vie et transformer le monde qui vous entoure, voire plus. Si vous êtes attentif, vous apprendrez tous les jours, à la fois personnellement et professionnellement. En appliquant cet apprentissage, vous grandirez et aiderez les autres à grandir.

Idée d’exercice

Si vous n’avez pas de livres de développement personnel dans votre bibliothèque, rendez-vous dans votre librairie préférée et achetez un livre qui vous attire. Il peut s’agir d’un sujet personnel ou professionnel. L’important est qu’il s’agisse d’un sujet qui vous intéresse et dont vous souhaitez en apprendre plus. Si vous avez un tel livre dans votre bibliothèque, époussetez-le ! Engagez-vous à lire ce livre dans la semaine. Réservez du temps de lecture dans votre agenda. Notez dans votre journal les choses apprises et celle que vous mettez en application tout de suite.

Photo par 🇸🇮 Janko Ferlič – @itfeelslikefilm sur Unsplash

Agissez maintenant !

“La plus petite des actions est supérieure à la plus noble des intentions”. Cette citation de Robin Sharma est une de celles que j’aime lire tous les jours. Les idées ne valent rien si elles ne sont pas mises en action. Si vous voulez prendre votre vie entre vos mains et impacter positivement celle d’autrui, vous devez agir. Mettez vos idées en action !

Agir peut cependant être effrayant. Vous vous enfoncez en terra incognita ! Vous pouvez ne pas savoir par où commencer. Il existe une vieille blague : « comment manger un éléphant ? Une bouchée après l’autre ! ». Le meilleur conseil qui soit.

Ce que vous avez à accomplir chaque jour en tant qu’employé, entrepreneur ou parent peut vous sembler énorme ! Plus les technologies numériques remplissent votre vie, plus vous pouvez vous sentir écrasé : vous recevez des douzaines de courriels par jour, vos proches vous sollicitent en temps réel, vous avez des centaines de notifications de Twitter, etc. En plus de tout cela, vous devez travailler, gérer votre vie et les corvées de tous les jours, vous occuper de votre famille et de vos amis, …

Comment réussir à avoir une vie accomplie ? Agir est une étape. Cependant, il convient au préalable de réfléchir et de prendre une décision. La plus difficile des décisions est de définir votre objectif et de rester focaliser dessus. Si votre objectif est de manger un éléphant, décidez de celui que vous allez manger avant de commencer à le manger. Mais une fois décidé, mettez toute votre énergie dans la bataille et mangez-le !

Vous devez garder le regard fixe sur le résultat à obtenir et pas sur les distractions. Si cela semble simple, ce n’est pas facile ! C’est pourtant ce qui différencie les gens qui ont du succès de ceux qui ont des regrets. Quand je parle de succès, je ne pense pas obligatoirement succès pécuniaire. Vous et vous seul définissez votre objectif et donc la mesure de votre succès.

Idée d’exercice

Chaque fois que vous aurez une hésitation cette semaine, engagez-vous à vous décider rapidement et à agir de suite. Même si vous pensez avoir fait une erreur car vous êtes incertain, agissez ! Notez dans votre journal toutes les décisions que vous avez prises et les actions qui s’en sont découlées.

Photo par Ethan Elisara sur Unsplash

5 lessons from a Michelin-starred chef

Some time ago, the French magazine Capital published the list of the 15 most unpleasant professions, from a survey of the French Ministry of Labor. If there are many professions described as arduous, the hotel industry held the leading positions, with the cooks taking the gold medal. France so proud of its gastronomy, and yet the women and men who work in the kitchen, occupying the worst of the jobs?

For those who would not know, I was almost born in a kitchen and spent the first years of my life, at least until 21, in a restaurant, which became Michelin-starred, thanks to the tenacity and qualities of my parents. Yes, a mother butler, and a father Chef! Having experienced the reality of a Michelin-starred restaurant on a daily basis, I understand and agree, in part, this ranking. Partly, because the unpleasant adjective is probably not the right one. Garbage man, technician on an oil rig (I did that) or fisherman on a tuna ship are probably, relatively speaking, more unpleasant. The fact remains that cooking is a profession that offers happiness to others, so it has a meaning from which one can derive pleasure. Besides, who doesn’t know Paul Bocuse, Alain Ducasse or Anne-Sophie Pic? Icons of gastronomy, models for many aspiring chefs.

man wearing white dress shirt

However, this hard job has much to teach us, white-collar and blue-collar workers, far from the high temperatures of a kitchen. So, here are five lessons to apply to put all the chances of success on your side. Lessons learned in the kitchen of a Michelin-starred chef, my father.

Preparation

In the restaurant and hotel industry, it’s called set-up. It is impossible to serve a large number of customers in a few hours without having everything in place. And this goes beyond peeling vegetables or cooking foie gras. It is the preparation of sauces, the cutting, the cooking of pastries, etc. Without a set-up, it is simply impossible to provide the service to patrons.

Yet, in the world of white-collar workers, and sometimes blue-collar, how many meetings are unprepared, how many client files are sloppily made at the last minute, how many employees are pressurized to do more, faster? Try to serve forty patrons without being perfectly prepared!

To give an idea, a service lasts about two to three hours, let’s say from noon to 2:30 pm. The set-up will start at eight o’clock, as the purchases could have been made in Rungis from two or three o’clock in the morning. In the afternoon, the set-up will start again around 4:30 pm for a service that will start at seven thirty. The kitchen will therefore spend more time setting up than serving its customers. This is the price to pay for making quality!

The Team

From washing to the cold part, everyone has his place, her role, under the direction of the chef, who orchestrates the ballet. A meal is full of hands that will activate to prepare, cook, prepare, and « send » the plates. If a cook had to go from the cold room to the piano, from the salamander to the mandolin, he could not make a perfect plate. Each plate is therefore the result of a team that has put everything in place and is active knowing exactly the score.

brown foosball table closeup photography

The word chef is not used loosely. He or she is a conductor, not a director or a manager, which he or she can also be. In the kitchen, he/she is a Chef. Each team member plays the same score, with a different instrument. It also means that everyone plays their instrument to the best of their ability and knows how to play together. It requires respect, balance, listening and timing.

Respect for the Customer

I’m going to shock readers, but most restaurants serve shit! When it’s not frozen food, powdered sauces or pre-cooked vegetables, a majority of customers fill their bellies without dazzling smell, sight and taste. The same is true of a majority of companies, which perform a commercial function, without dazzling their customers.

The primary role of a star chef, or working to get a star? Provide a unique experience, sublimate products, turn one or two hours into an unforgettable moment. But above all, respect the customer who walks through the door of his/her restaurant, offering him/her the best. This respect is not a second-thought, it is the « raison d’être. »

man sitting on red fabric sofa near glass window

How many companies, public or private, large or small, have this respect in their genes? Simon Sinek’s Why! Too little unfortunately. However, it is this respect that allowed Paul Bocuse to keep his three stars since 1965! This is something to ponder every time you deliver a product or service to a customer!

Inventing Within the Rules

A sourdough paste will not cook in ten minutes. A fish stock won’t be made in five. Butter is needed to make a white butter. These are not reasons not to bake bread, cook a sauce or season a meat differently. But without knowing the basics of cooking, you’ll have a hard time getting the precious Michelin Guide macaroon.

There are no great chefs who have not spent an infinite amount of time learning the basics of food preparation and cooking. Without the rules, you can’t break them and rewrite them. Bocuse, Troisgros, Gagnaire, Robuchon have all rewritten « la grande cuisine » in their own way, have all sublimated simple dishes, without ignoring the basics and rules.

Big data, AI, quantum computing are revolutionizing huge industrial areas. Above all, they allow us to have a better understanding of the rules, they do not rewrite them. You can take shortcuts or cut corners, the backlash is always violent. If we are part of the long term, it is necessary to question ourselves frequently by perfecting our foundations.

Tabula rasa

Once the service is complete, everything is cleaned from top to bottom. You can’t start a new service without putting everything back together properly. The team, the preparation, the respect and the rules! Come at 1 pm, it’s the shot, the kitchen is upside down. At 4 p.m., service finished, everything shines, everything smells clean, ready for the next set-up.

blue canister

In the world of service or industry, we pick up a piece, we put together an old piece, we leave behind something that we’ll use later. In the longer term, there is a need for reorganization. What for? Inability to clean, to ask the right questions at the end of each delivery, to question yourself every day.

Finally, I will add a sixth lesson: cheap is expensive. We often hear it, we do not often see it put into practice this rule of common sense. In a Michelin-starred chef’s kitchen, you’ll find the best knives, the best brass pots, perfectly functional instruments, flawless dishes, glasses wiped to perfection, silverware that shines, ironed tablecloths…

So, whatever your profession, your industry, your job, do you implement these six rules? If not, ask yourself how to learn from this gastronomic excellence and watch it work miracles at home too!

Photo Pascal Swier, Austin Distel, Le Creuset, Michael Browning

5 leçons d’un chef étoilé

Il y a quelque temps, le magazine Capital postait la liste des 15 métiers les plus désagréables, issue d’une enquête de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques. Si l’on y retrouve nombre de métiers qualifiés de pénibles, le domaine de l’hôtellerie y tient les positions de tête, avec les cuisiniers qui s’emparent de la médaille d’or. La France si fière de sa gastronomie, et pourtant les femmes et les hommes qui officient en cuisine, occupant le pire des métiers ?

Pour ceux qui ne le sauraient pas, je suis quasiment né dans une cuisine et ai passé les premières années de ma vie, en tout cas jusqu’à 21 ans, dans un restaurant, qui est devenu étoilé au Guide Michelin, grâce à la ténacité et aux qualités de mes parents. Eh oui, une mère Maître d’hôtel (on féminise en maîtresse d’hôtel, ou pas ?), et un père Chef ! Ayant vécu au quotidien la réalité d’un restaurant étoilé, je comprends et agrée, en partie, ce classement. En partie, car l’adjectif désagréable n’est sans doute pas le bon. Éboueur, technicien sur une plate-forme pétrolière (j’ai fait) ou marin-pêcheur sur un thonier senneur sont sans doute des métiers plus désagréables. Il n’en reste pas moins que cuisinier est un métier qui offre du bonheur à autrui, il a donc un sens dont on peut tirer du plaisir. Et puis, qui ne connaît pas Paul Bocuse, Alain Ducasse ou Anne-Sophie Pic ? Des icônes de la gastronomie, des modèles pour beaucoup d’aspirants chefs.

man wearing white dress shirt

Pourtant, ce dur métier a beaucoup à nous apprendre, cols blancs, bien éloignés de la température d’une cuisine. Voici donc 5 leçons à appliquer pour mettre toutes les chances de réussite de son côté. Leçons apprises dans la cuisine d’un chef étoilé, mon père.

La préparation

Dans la restauration et l’hôtellerie, on appelle ça la mise en place. Impossible de servir un grand nombre de clients en quelques heures sans avoir tout mis en place. Et cela va au-delà de l’épluchage des légumes ou de la cuisson du foie gras. C’est la préparation des sauces, la découpe, la cuisson des viennoiseries, etc. Sans mise en place, il est tout bonnement impossible d’assurer un service.

Pourtant, dans le monde des cols blancs, et parfois des cols bleus, combien de réunions ne sont pas préparées, combien de dossiers client sont bâclés à la dernière minute, combien d’employés sont pressurisés pour en faire plus, plus vite ? Essayez de servir quarante couverts sans vous être parfaitement préparés !

Pour donner un ordre d’idée, un service dure environ deux à trois heures, mettons de midi à quatorze heures trente. La mise en place va, elle, commencer à huit heures, les achats ayant pu être faits à Rungis à partir de deux ou trois heures du matin. L’après-midi, la mise en place va recommencer vers seize heures trente pour un service qui va commencer à dix-sept heures trente. La cuisine va donc largement passer plus de temps à se mettre en place qu’à servir ces clients. C’est le prix à payer pour faire de la qualité !

L’équipe

De la plonge au froid, chacun a sa place, son rôle, sous la direction du Chef, qui orchestre le ballet. Un repas ce sont plein de mains qui vont s’activer pour préparer, cuire, dresser, et « envoyer » les assiettes. S’il fallait à un cuisinier de passer de la chambre froide au piano, de la salamandre à la mandoline, il ne pourrait pas réaliser une assiette parfaite. Chaque assiette est donc le fruit d’une équipe qui a tout mis en place et qui s’active en connaissant exactement la partition.

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On ne dit pas chef de cuisine pour rien. C’est un chef d’orchestre, pas un directeur ou un manager, ce qu’il peut aussi être par ailleurs. En cuisine, c’est un chef. Chaque membre de l’équipe joue la même partition, avec un instrument différent. Cela signifie aussi que chacun joue de son instrument au mieux de ses capacités et sait jouer ensemble. Cela demande respect, équilibre, écoute et synchronisation.

Le respect du client

Je vais choquer, mais la plupart des restaurants servent de la merde. Quand ce ne sont pas des plats surgelés, des sauces en poudre ou des légumes précuits, une majorité de clients remplissent les ventres, sans éblouir l’odorat, la vue et le goût. Il en est de même d’une majorité d’entreprises, qui remplissent une fonction commerciale, sans éblouir leurs clients.

Le rôle premier d’un chef étoilé, ou à la recherche d’une étoile ? Fournir une expérience unique, sublimer des produits, transformer une ou deux heures en moment inoubliable. Mais avant tout, respecter le client qui franchit la porte de son établissement, en lui offrant le meilleur. Ce respect n’est pas quelque chose de second plan, c’est la raison d’être.

man sitting on red fabric sofa near glass window

Combien d’entreprises, publiques ou privées, petites ou grandes, ont ce respect inscrit dans leurs gènes ? Le Pourquoi de Simon Sinek ! Trop peu malheureusement. Pourtant, c’est ce respect qui fait que Paul Bocuse est trois étoiles depuis 1965 ! À méditer, à chaque fois que vous livrerez un produit ou un service à un client !

Inventer en respectant les règles

Une pâte au levain ne se cuira pas en dix minutes. Un fumet de poisson ne se fera pas en cinq. Le beurre est nécessaire pour faire un beurre blanc. Ce ne sont pas des raisons pour ne pas faire du pain, cuire une sauce ou assaisonner une viande différemment. Mais sans connaître les bases de la cuisine, vous aurez du mal à obtenir le précieux macaron du Guide Michelin.

Il n’existe pas de grands chefs qui n’ont pas passé un temps infini à apprendre les bases de la préparation et de la cuisson des aliments. Sans les règles, on ne peut pas les enfreindre et les réécrire. Bocuse, Troisgros, Gagnaire, Robuchon ont tous réécrit la cuisine à leur manière, ont tous sublimé des plats simples, sans faire fi des bases et des règles.

Le big data, l’IA, l’informatique quantique sont entrain de révolutionner des pans industriels immenses. Ils nous permettent avant tout d’avoir une meilleure compréhension des règles, ils ne réécrivent pas. On peut prendre des raccourcis ou couper les coins, le retour de bâton est toujours violent. Si l’on s’inscrit dans le long terme, il est nécessaire de se remettre en question fréquemment en perfectionnant ses bases.

Tabula rasa

Une fois le service terminé, tout est nettoyé de fond en comble. On ne peut pas démarrer un nouveau service sans avoir tout remis en place proprement. L’équipe, la préparation, le respect et les règles ! Venez à 13 heures, c’est le coup de feu, la cuisine est sens dessus dessous. À 16 heures, service fini, tout brille, tout sent le propre, prêt pour la prochaine mise en place.

blue canister

Dans le monde du service ou de l’industrie, on reprend un morceau, on recolle une vieille pièce, on laisse traîner un truc dont on se servira plus tard. À plus ou moins long terme, on est confronté à une nécessaire réorganisation. Pourquoi ? Une incapacité à nettoyer, à se poser les bonnes questions à la fin de chaque livraison, à se remettre en question tous les jours.

Pour terminer, je vais ajouter une sixième leçon : le pas cher coûte cher. On l’entend souvent, on ne la voit pas souvent mise en pratique cette règle de bon sens. Une cuisine de chef étoilé, ce sont les meilleurs couteaux, les meilleures casseroles, des instruments parfaitement fonctionnels, une vaisselle sans défaut, des verres essuyés à la perfection, une argenterie qui brille, des nappes repassées…

Alors, quel que soit votre métier, votre industrie, votre profession, mettez-vous en œuvre ses six règles communes à toutes les maisons étoilées ? Si non, demandez-vous comment apprendre de cette excellence gastronomique et regardez-la faire des miracles aussi chez vous !

Photo Pascal Swier, Austin Distel, Le Creuset, Michael Browning

Sagesses, pensées, aphorismes…

« C’était le meilleur et le pire de tous les temps, le siècle de la folie et celui de la sagesse ; une époque de foi et d’incrédulité ; une période de lumières et de ténèbres, d’espérance et de désespoir, où l’on avait devant soi l’horizon le plus brillant, la nuit la plus profonde ; où l’on allait droit au ciel et tout droit à l’enfer. »

Ainsi commence Un conte de deux villes, livre que l’on trouve aussi sous les titres Un conte de deux cités et Paris et Londres en 1793, de Charles Dickens. J’aime relire ce paragraphe, car à chaque nouvelle qui secoue le monde, de la crise des subprimes en 2008 à celles des gilets jaunes en France en 2018, du mur de Donald Trump à l’effondrement du Venezuela, de la victoire des populistes au Brésil à l’émergence de la Chine – qui s’est bien réveillée, merci Monsieur Peyrefitte (le livre date de 1973, pour ceux qui se demanderait de quoi je parle) – les médias nous rebattent les oreilles avec les horreurs de notre société moderne. Alors oui, ce temps est le meilleur et le pire de tous les temps. Proportionnellement, le pire se produit peu, le meilleur beaucoup.

Je me retrouve alors dans le même état d’esprit que pendant la crise des subprimes : je compatis avec toutes les personnes touchées par le malheur et la difficulté, relative en France, de la vie, mais je suis profondément optimiste, tourné vers le futur et en permanence à la recherche de moyens et d’actions qui me permettent de progresser et de faire progresser le monde. Et je suis révolté et attristé de l’ambiance mortifère que les médias entretiennent et diffusent en permanence à la télévision et maintenant sur les réseaux sociaux, je reviendrai sur ce dernier point dans un futur billet.

Alors, je reprend mon stylo numérique et je me replonge dans la sagesse des sages, anciens et modernes. Et puis, il y a quelques jours, je reçois un mail d’Amazon, intitulé Concours d’écriture du Développement Personnel. Le hasard n’existant pas, l’alignement des étoils est magnifique à contempler. Il y a alors du travail qui m’attend sur ce blog et dans le monde de l’écriture. Entre mes lectures, 52 semaines de sagesses et mon intérêt personnel pour ce qui s’appelle développement personnel, il y a certainement une faille dans laquelle m’engouffrer.

Alors dans les semaines suivantes, je vais prendre un peu de temps pour faire deux choses, en plus de mes obligations professionnelles, familiales et personnelles :

  1. Écrire sur ce blog autour de trois livres : Sadness, Love, Openess de Chokyi Nyima Rinpoche, The intelligent investor de Benjamin Graham et Un conte des deux villes de Charles Dickens. Pourquoi ces trois-là ? Le premier m’a été offert par le Rinpoche lors de ma visite à Katmandou en décembre dernier, rencontre improbable et d’une richesse incroyable. Le second est la bible de tout investisseur à long terme, le livre qui élimine les hoquets du court terme pour créer de la valeur à long terme. Le dernier est une source d’inspiration pour comprendre le présent à partir du passé. Je retrouve donc toutes les idées qui font que j’ai commencé ce blog il y a plus de 10 ans maintenant et qui vont me permettre de le continuer en y apportant un maximum de valeur.
  2. Participer à ce concours d’Amazon. Je ne sais pas encore comment ni réellement combien de temps je pourrais y consacrer, j’ai mes idées et j’y reviendrais certainement ici aussi. Je n’en dirais pas plus pour le moment car ces idées ont besoin de maturer, de prendre de l’âge. Mais ce concours est rentré en collision avec une idée que j’avais dans mes tablettes depuis un moment. Deux étoiles forment une droite qui indique deux directions, à moi de choisir la bonne.

Je vous laisse sur cette pensée simple exprimée par Chokyi Nyima Rinpoche dans son livre : « rien n’existe de façon indépendante ». Ce qui se traduit pour moi : rien n’arrive par hasard !

Bonne et belle journée !

Crédit photo Debby HudsonNathan DumlaoCarl Raw et Art Lasovsky sur Unsplash

Le hasard n’existe pas

Si j’ai écris un autre post portant le même titre, celui-ci n’a pas grand chose à voir… quoi que ! A vous de voir !

Il y a quelques jours je posais le pied pour la première fois au Népal. Venu pour faire une présentation sur l’application de l’Intelligence Artificielle au marketing et à la publicité, je n’avais pas anticipé l’incroyable rencontre que j’allais faire. A peine arrivé à l’hôtel, la réception de bienvenue à l’évènement m’appelait. Étant un des intervenants, il m’était difficile d’y échapper. J’étais en conversation le directeur général de Daraz, l’Alibaba local (qui venait d’ailleurs d’être racheté par Alibaba), quand nous avons été interrompus. Une personne voulait parler de son expérience avec le site Daraz.

De fil en aiguille, cette personne, Alnoor, nous présenta un moine tibétain avec lequel il était venu, car habitant chez lui pendant que son monastère était en réparation. Et puis d’internet nous en vîmes à nous présenter et me présentant en tant que Français, Alnoor me demanda si je connaissais Matthieu Ricard. Étant abonné à son blog, je confirmais que oui, je connaissais son nom et son action. Alnoor me proposa de le rencontrer. Rendez-vous était donc pris pour le lendemain matin. Il verrait si la rencontre pourrait avoir lieu.

Debout avec difficulté en raison du décalage horaire et après quelques messages WhatsApp, je partais en direction de Bodhnat, de l’autre côté de Katmandou où je devais rencontrer Alnoor pour l’accompagner à l’université de Katmandou, pour y suivre un cours sur Buddha-Nature. Je me trouvais un peu décalé, n’ayant pas de base bouddhiste, mais je captais quelques concepts intéressants. Le merveilleux était cependant à venir. A notre sortie de la salle de classe, nous tombons quasiment nez à nez avec Chökyi Nyima Rinpoche, le moine supérieur (on dirait abbé dans la tradition catholique) du monastère de Ka-Nying Shedrub Ling. En évoquant la conférence que j’allais faire le lendemain sur l’Intelligence Artificielle, il m’invite à le rejoindre, avec d’autres, pour discuter de l’IA.

L’heure et demie qui suivra sera riche d’enseignement et d’échange, autour de l’IA, de ces implications dans la vie des hommes, de l’éthique. Ce moment culminera par le cadeau et la dédicace du livre du Rinpoche, Sadness, Love, Openess. J’aurais l’occasion de revenir sur les détails de la discussion autour de l’IA et du point de vue du Rinpoche. Une chose est certaine cependant, la bienveillance du bouddhisme et la philosophie du respect du vivant peuvent être riches d’enseignements pour l’IA et son éthique. Un merveilleux sujet pour de futurs articles. Namasté !