Catégorie : Idées

  • Jour 267 – Taxi

    taxiTaxi. Alors que dans les pays développés, nos bons vieux taxis sont concurrencés par Uber et d’autres sociétés de services de véhicules de tourisme avec chauffeur, il en est, pour le moment différemment dans les pays dits émergents, dont la majeure partie des pays africains. Les taxis à Dakar, Abidjan, Lagos ou Nairobi n’ont rien à voir avec nos taxis parisiens, pour comparer à ces derniers. Sans parler des taxis collectifs…

    A Paris, la voiture que vous aurez sera neuve ou quasiment, mais vous risquez de l’attendre un moment et préparez-vous à être tondu. A Dakar, elle sera jaune et probablement très, très vielle, mais vous l’aurez en quelques minutes et il vous en coutera une bouchée de pain. Enfin, si vous savez négocier. L’absence de compteur fait que la course est un peu à la tête du client et que le « touriste » a toutes les chances de se faire plumer s’il n’est pas au fait des tarifs pratiqués.

    Reste que le taxi est un incontournable du transport local en raison de l’absence de transports en commun, ou de leur minimalisme. Et puis, en plus de faire travailler le petit commerce, c’est parfois un peu folklorique. Vous pourrez voyager avec un mouton quelques jours avant Tabaski. Vous pourrez partager la voiture avec un sombre inconnu qui va peut-être, ou pas, dans la même direction que vous. Vous prendrez tous les nids-de-poule dans le dos car les amortisseurs sont morts depuis longtemps. Vous mourrez d’angoisse en tant que passager d’une moto taxi, sans casque comme il se doit. Toujours une expérience à vivre, toujours des histoires à raconter.

  • Jour 266 – Mobile

    mobileMobile. Êtes-vous mobile ? J’imagine que comme tout un chacun vous avez un téléphone portable et probablement un smartphone. Si tel est le cas, vous vous êtes sans doute servi de votre smartphone pour vous connecter à internet et vous rendre sur un site. Le site était-il adapté à la taille de l’écran de votre mobile ou était-ce le site de base, celui auquel on accède depuis un ordinateur ?

    Je suis toujours choqué qu’à l’époque du smartphone, des phablettes et de la tablette sept pouces, certains sites ne détectent pas la taille de l’écran et s’y adaptent pour être lisible. Si vous avez un site internet personnel ou professionnel, est-il adapté au mobile ? Vérifiez-le et allez voir le marketing si tel n’est pas le cas. Pour ma part, je ne lis pas un site qui n’est pas mobile, et de nombreux utilisateurs idem. Ce sont autant de lecteurs/prospects/clients perdus… Adaptez-vous, faites vivre votre présence en ligne sur les mobiles !

  • Jour 265 – Courir

    courirCourir. Ceux qui me connaissent savent que je cours (premier marathon, Paris, en 1993…). Et donc ce matin, vers le 6 heures, aux alentours du lever du soleil, j’ai enfilé les baskets et suis parti dans les rues d’Abidjan. J’avais repéré mon parcours hier, mais l’expérience était différente ce matin. Certes plus de taxis, et donc de fumée noirâtre à l’aspect peu ragoutant, mais plus de gens tout court. Entre les jeunes en uniforme qui se rendent à l’école (et oui à 6 heures…), les hommes en costume, les femmes en robes traditionnelles, et la foule, une majorité marche.

    On marche en Afrique, beaucoup, parfois de loin, tous les jours, pour se rendre à son travail, souvent payé une misère. Et puis il y a les coureurs, comme moi. Enfin, pas tout à fait comme moi, ce sont des locaux, je suis l’étranger, le blanc. Pourtant chacun ou presque va me saluer, et je vais rendre ce salut. Je fais partie de la communauté des coureurs, peu importe la couleur de ma peau. Peut-être la citation de Kwame Nkurumah, ancien président du Ghana, prend alors tout son sens : « nous sommes Africains non parce que nous sommes nés en Afrique, mais parce que l’Afrique est née en nous ». Alors aujourd’hui je me sentais Abidjanais…

    Et puis ces arbres… magnifiques, gigantesques, défonçant chaussée et trottoir de leur racines, mais majestueux (certains avaient d’ailleurs des airs de micocoulier, celui dont les racines défoncent notre terrasse et que mon épouse ne veut absolument pas couper). Au détour d’une rue, un attroupement de lecteurs de journal. Tous en demi-cercle autour des pages du journal étalées par terrer et tenues par des cailloux. Spectacle qui peut faire sourire, mais à la fois économique et communataire.

    La propreté. Ces petites femmes vertes (comme les « petits bonshommes oranges », comme les appellent mes enfants à Maurice) qui balaient sans relâche les rues et les trottoirs. Pas un papier, pas un gobelet, pas un sac plastique, qui n’est balayé et ramassé par ces travailleuses. Le Plateau est délabré par endroit, mais propre ! Quel bonheur. Quel contraste avec Dakar aussi !

    Et puis, en passant près du stade Houphouët-Boigny, une plaque commémorative aux victimes du 29 mars 2009. Souvenir d’une bousculade en marge du match de qualification pour la coupe du monde qui opposait la Côte d’Ivoire au Malawi. 29 personnes avaient alors trouvé la mort.

    Courir, tôt le matin, fait sentir la ville, le pays, ses habitants. On participe à ce réveil, cette « grande respiration du monde », qui fait se sentir bien, pièce unique d’un puzzle qui nous dépasse.

  • Jour 264 – Abidjan

    abidjanAbidjan. Contrairement à ce que l’on croit généralement, Abidjan n’est pas la capitale de la Côte d’Ivoire, puisqu’il s’agit de Yamoussoukro ! Mais elle n’en reste pas moins la capitale économique, qui entreprend de se rénover sous l’impulsion du régime actuel.

    Si on respire à Dakar, on étouffe à Abidjan. Mais on n’a pas le temps de s’en apercevoir tant la vie est trépidante ici. Après un bon poisson à la Sole Braisée à Treichville, rendez-vous en Zone 4 au Parker Place. Même si le reggae n’est pas votre tasse de thé, vous ressortirez fan de Bob Marley. Rien qu’à savoir tous les artistes qui sont passés entre les murs de ce bar vous fait sentir qu’ici ça vie !

    Et puis quand il fait un peu chaud, en quelques grosses dizaines de minutes, on se retrouve à Bassam pour un bon repas face à l’océan et au vent qui rafraichit. Un jour de semaine, il suffit de venir sur le plateau pour s’apercevoir que la capitale économique de la Côte d’Ivoire est aussi celle de la sous-région. On y croise toutes les nationalités des pays alentour : Mali, Burkina, Togo, Bénin, mais aussi des Sénégalais, des Marocains, des Sierra Léonais, des Libériens, etc. Et on comprend mieux pourquoi quand la Côte d’ivoire toussait il y a quelques années, c’est toute la région qui retenait son souffle.

    Heureusement tout cela est derrière et à marche forcée, la Côte d’Ivoire croît. Alors Abidjan se réveille, se transforme et il y a fort à parier que ce n’est qu’un début, mais qu’à l’ombre de Lagos, elle a un rôle important à jouer pour le développement de toute l’Afrique de l’Ouest francophone !

  • Jour 263 – Dakar

    dakarDakar. Pas le rallye qui n’a de Dakar que le nom d’ailleurs maintenant qu’il se court en Amérique du Sud, mais la ville, capital du Sénégal, la belle endormie de l’Afrique de l’Ouest. Certes elle reste un important port et donc un point économique majeur, mais elle semble vivre au ralenti.

    Les travaux d’infrastructure qui aurait dû être menés ne l’ont pas été par le président Wade, et du coup, elle n’a pas vraiment pu tirer parti de la crise en Côte d’Ivoire pour ravir à Abidjan le titre de capitale économique de la sous-région.

    Dakar est en fait une péninsule, ce qui n’arrange rien quand il s’agit des embouteillages pour se rendre au centre-ville. Elle ne manque pas d’atouts et son architecture coloniale et art déco commence à faire l’objet de réfection. Mais ce que je préfère à Dakar c’est son ouverture sur la mer. On y respire, même quand il y fait chaud, grâce à cette brise qui y souffle toujours légèrement.

    Il est grand temps d’entreprendre les grands travaux nécessaires au développement économique de la ville et du pays : électricité, eau, aéroport (c’est quasi fini et ce n’est pas trop tôt, tant l’aéroport LSS est vétuste), voirie. Et puis de grâce, il faut nettoyer cette ville, en ramasser les ordures. Le potentiel touristique est énorme, ne serait-ce que par sa proximité de Gorée, son architecture, son histoire et le point d’entrée vers les plages. Mais en l’état, les touristes iront voir ailleurs et le Sénéral se privera d’entrées d’argent qui pourraient participer à son développement économique.