Catégorie : Crisis

  • L’affaire Porsche-DSK

    J’évite de parler politique sur ce blog et je ne vais pas en parler, même si cette affaire concerne une personne politique. Elle est cependant très symptomatique de l’esprit français et de la position des Français (et surtout de la presse) face à la réussite, au leadership et aux élites.

    Patron du Fonds Monétaire International, après avoir été député, maire et ministre, et marié avec une star de la télé, à 62 ans il n’y a rien d’anormal qu’il ait une petite fortune sous la main (son appartement Place des Vosges et son Riad à Marrakech donnent quelques indications) et fréquente des gens riches et puissants comme ont dit. Il n’y a donc rien de choquant soit qu’il soit propriétaire, soit qu’il ait accès à une Porsche Panamera.

    De plus, une Panamera coûte dans les 90k Euros, là où une C6 haut de gamme en coûte 60k (sans l’option blindage), pas une grosse différence non si on a l’argent et qu’on a envie de se faire plaisir ? Si elle avait été achetée avec des deniers publiques, il y aurait à poser des questions, mais cela ne semble pas le cas. Et puis Porsche c’est européen, en plus la Panamera existe en diesel et en hybride (et là c’est vert)… Sans rigoler, juge-t-on un futur présidentiable sur la voiture qu’il utilise ou sur sa capacité à diriger un pays ? Voilà bien la confusion dans laquelle la presse veut mettre DSK et c’est ridicule.

    Diriger le FMI est une tâche énorme dont DSK se sort haut la main (à ce qu’il semble), en tout cas qui lui donne une exposition énorme. Que sa sensibilité le fasse avoir des idées de gauche pour faire une politique sociale n’a rien de choquant. Faut-il être pauvre ou vivre chichement pour être socialiste ? Que celui qui le pense suive un politicien, et à fortiori, un élu, un ministre ou un président pendant quelques jours. Je lui souhaite beaucoup de courage. Ce sont des gens qui donnent leur temps à leur partie et à leur pays. Il est donc normal qu’ils vivent dans un certain luxe (voire un luxe certain). Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre !

    Alors que DSK apprécie la Porsche, même si la Panamera n’est pas ma préférée et de loin ! Et pour 2012, que le meilleur gagne (et que le DSK sorte vainqueur de la primaire PS) !

  • De la Côte d’Ivoire au Japon, en passant par le Portugal et la Lybie

    Et encore, on ne passe pas par le Sud Soudan, le Yémen ou Bahreïn, mais pourtant, le point commun à tous ces pays, c’est leur crise, humanitaire, nucléaire, militaire, etc. En bref, pas un mois sans une nouvelle crise. Et le pire serait à venir prédisent les Cassandre !

    Et bien, tout dépend du point de vue que l’on prend ! La crise dans les pays Arabes nous concernent tous, puisqu’elle a une incidence sur le prix du pétrole et donc sur directement, par exemple, nos déplacements et indirectement, par exemple, les prix des produits manufacturés. Celle du Japon va peut-être remettre en question les politiques énergétiques des pays nucléarisés (quoi que, je ne suis pas expert, mais ni Three Mile Island, ni Tchernobyl n’ont eu un quelconque effet sur les politiques nucléaires des pays, alors pour ce que est de Fukushima, on va certainement incriminer Tepco, l’opérateur, et donc dédouaner le nucléaire). Celle de la Côte d’Ivoire va avoir un effet à moyen terme dévastateur pour le développement de la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Et on pourrait aller de l’avant pays par pays sur les futures conséquences de ces crise.

    Mais le principal impact est à mon sens tout autre: le monde est rentré dans une ère de crises systémiques. La norme n’est plus la stabilité, mais la crise permanente, à l’instabilité permanente, jusqu’à l’émergence (pas tout de suite) d’une nouvelle forme de stabilité. Tout comme on parlait de raccourcissements des cycles des crises financières, on assiste à celui de toute les formes de crise. Et la raison en est l’émergence de la transparence et de la circulation libre de l’information. Avec les médias sociaux, l’information est disponible quasi instantanément. Avec Internet, les individus sont “informés” (ou désinformés) en quelques instants et peuvent comparer leurs sorts avec d’autres. Internet a rendu possible la véritable démocratie.

    Cependant, mon propos est tout autre. Allant de crise en crise, avec la crise devenant la norme, la crise devient un non évènement. La future crise possible est alors intégrée dans le fonctionnement actuel. La situation à court terme du Portugal va nous éclairer. Il est probable que le pays fasse appel à l’Europe, comme l’ont fait avant lui la Grèce et l’Irlande. Je doute cependant que le bruit engendré sera aussi fort. La Côte d’Ivoire qui faisait couler de l’encre en Janvier est passé au second plan du Japon. Même le tremblement de terre en Nouvelle Zélande à Christchurch ou les inondations en Australie ont disparu des inconscients collectifs et pourtant ces évènements vont couter des milliards.

    Alors que faire ? Continuer à avancer à notre rythme ! Apporter notre contribution aux débats et aux efforts de nos pays ! Apporter assistance à ceux qui en ont besoin autour de nous ! Et surtout débrancher la télé et se détourner de tous les médias qui vont nous abreuver d’images et de nouvelles permanentes sur telle ou telle situation ailleurs. Nous avons tous quelque chose à faire sur cette planète, alors faisons-le du mieux possible et ne nous laissons pas distraire par ces évènements, qui au final, ne nous concernent pas. Un peu rude ?

    Posez-vous la question suivante: quel bien faisons-nous à la société quand nous regardons LCI diffuser en boucle des nouvelles en temps réel de tel ou tel évènement, ou en écoutant 6 ou 7 fois par heure France Info diffuser le même flash d’information ? Pour ma part la réponse est simple : aucun. On ne contribue au bien-être général que quand nous faisons ce que nous avons à faire du mieux possible.

    Je continuerai dans de prochains billets à définir les attitudes constructives à aborder pour passer les crises avec succès ! À bientôt.

  • Le hasard n’existe pas…

    En mettant à jour ma discographie et en écoutant Breakfast in America de Supertramp, je me suis rendu compte que mon groupe fétiche avait sorti un album intitulé Crisis? What Crisis? en 1975, en plein choc pétrolier… Pas de hasard donc pour le titre de ce blog…

    SUPERTRAMP - Crisis? What Crisis? CD album cover

    Alors de Easy does it à Two of us en passant par A Soapbox Opera, je me suis empressé de renouveler mon nom de domaine…

    A+

  • Le pouvoir et les contre-pouvoirs…

    C’est marrant comme les amuseurs n’amusent plus les grands de ce monde si l’on en croit cet article du Post. Pourtant le Président devrait méditer la maxime écrite sur toutes les premières pages du Figaro, de son ami Mougeotte: “Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur”.

    Stéphane Guillon est méchant, très méchant, pas politiquement correct du tout, mais a l’immense courage de dire tout haut, sur une radio publique, ce que tout le monde pense tout bas. J’adore ses chroniques. Non, il n’est pas toujours drôle. Oui, je trouve qu’il va parfois un peu loin. Et alors, il n’est ni un politicien, ni un entrepreneur, c’est un amuseur public qui joue son rôle et qui ne plait pas à tout le monde.

    Quant aux Guignols, heureusement qu’ils sont là pour aussi mettre le doigt là où ça fait mal. Rappelons que sans contre-pouvoir, la démocratie est en danger! Sans la presse, le watergate n’aurait jamais été découvert. Sans la presse, Jean Sarkozy serait président de l’EPAD. Alors, la faute à qui ? À Guillon ou à Barthès ? Si l’Elysée parvient à interdire ou à éliminer ces gros vilains de la radio et de la télé, il faudra se poser de graves questions sur la démocratie en France.

    Pourquoi ne pas interdire le Canard Enchainé aussi ? Alors Stéphane, Yann et les autres, courage et bravo !

  • La valse continue, valsons…

    Alors que le Prince Jean se retire, bien qu’élu, les traders se préparent à fêter Noël avec faste… Le Monde nous explique que tout va bien pour les bonus des traders.

    Alors que l’on ne se méprenne pas, je suis pour le mérite et une rémunération adaptée, mais quand on nous annonce une augmentation de 40% des bonus à New-York, de 50% à Londres et de… on ne sait pas encore, à Paris, je ne peux que m’interroger. En fait, je ne m’interroge pas, je me doute de ce qui est en train de se passer : la prochaine bulle est en cours de gonflage, et nos amis de la finance s’en foutent, ils prennent leurs bénéfice rapidement.

    Que l’on m’explique pourquoi la finance festoie alors que le monde reste en crise, que les croissances sont anémiques, que le chomage augmente partout, la finance se régale. Il est grand temps de mettre un sérieux coup de frein à tout ce cinéma qui ne fait plus rire personne que les banquiers. De qui se moque-t-on me direz-vous ? Et bien de vous, de nous, de moi, pauvres salariés et pourtant pas à plaindre.

    George Bernard Shaw avait raison: une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il pleut. Il serait temps de remettre des règles drastiques aux instruments financiers et à l’argent que peuvent créer les banques. Je le dis haut et fort, la finance n’est plus contrôlée, il faut sacrifier les banques et la finance pour retourner aux fondamentaux qui font du tangible le vrai moteur de la croissance.