Auteur/autrice : marc

  • Il y a peu de Justes et beaucoup de Complices

    J 631Jour 631. Si on vous demande si vous seriez capable de prendre part à un massacre d’innocents, il y a de fortes chances que vous disiez non, que vous vous révoltiez à l’idée même que je puisse poser la question. Pourtant, l’étude du professeur Milgram sur l’obéissance prouve le contraire. Elle est à la base de toutes les doctrines fascistes et extrémistes, et c’est en cela que les thèses du Front National en France sont dangereuses et que sous ses faux airs de Madone, Marine Le Pen est une impressionnante manipulatrice des consciences comme l’était Adolf Hitler en son temps. La comparaison peut faire grincer des dents, mais je rappelle que Nazi signifiait National-Socialisme, rien de moins et qu’à ses débuts Hitler n’inspirait pas le dégout qu’il inspire aujourd’hui, comme on a pu le constater avec la photo de la future Reine d’Angleterre faisant le salut nazi.

    Revenons un instant sur les études du professeur Milgram. Faites dans les années 60, puis refaites plus récemment, elles montrent qu’une majorité d’entre nous peuvent obéir à des ordres qui contredisent leur morale et leurs valeurs. Cette expérience démontre comment la soumission à l’autorité fonctionne. Bien que controversée, c’est surtout le protocole d’étude qui le fut, elle permet d’expliquer pourquoi des gens normaux peuvent devenir des bourreaux, presque sans s’en apercevoir.

    Ce qui me fascine dans cette expérience, qui demande à des cobayes d’administrer des décharges électriques à une personne dans une pièce adjacente, en n’ayant comme retour que les cris de cette personne, sont les ordres donnés par le scientifique (la personne qui guide l’expérience vêtu d’une blouse blanche – l’autorité) :

    1. « Veuillez continuer s’il vous plaît. »
    2. « L’expérience exige que vous continuiez. »
    3. « Il est absolument indispensable que vous continuiez. »
    4. « Vous n’avez pas le choix, vous devez continuer. »

    Les mots sont soigneusement choisis, jusqu’à l’ordre qui indique que la personne a perdu son libre arbitre : « vous n’avez pas le choix ». Que ferais-je dans un tel cas ? Que feriez-vous ? A froid, on se dit qu’on refuserait, mais dans le feu de l’action, peut-on le jurer ? C’est sans doute pour cela que dans les régimes durs, il y a peu de Justes et beaucoup, beaucoup de complices. Pas toujours volontaires, mais manipulés. Cela devrait nous faire réfléchir à toutes les doctrines prônant le refus des différences et la haine de l’autre.

  • The incredible chance of diversity

    https://unsplash.com/anthonydelanoix
    https://unsplash.com/anthonydelanoix

    Day 630. The more I read about what’s happening around the refugees crisis in Europe, the more I see an enormous chance lost. For the last 15 years, I had the incredible chance of traveling across the Middle-East and Africa. Two weeks ago I was in Egypt, last week in South Africa, this week back in Mauritius, in two weeks in Turkey. Call me lucky, call me crazy travelling that much, whatever, I am blessed! And I am blessed having met and worked with incredible talents from all over the world, from Brazil to Syria, from the US to Singapore, from Uganda to Senegal… from all possible religions and colors skin. In all of these people there was one common point: they ALL wanted to grow, to be better and to make others and the world better. A couple of days ago, I had dinner with a Ivorian, a Lebanese, a Mauritian and an Italian! Just freaking awesome moment!

    When I read and see what is happening in France, in the UK, in Hungary, etc. I am ashamed! I understand the need of keeping people and a country safe, but man, when Europe is capable of printing trillion of Euros to bailout banks, isn’t it capable of printing a couple of billions to help people in need. People of Europe, look at how America has been built. It’s not perfect, far from it, but it has been built and continue to be build by « immigrants »! People of Europe, look at the incredible diversity that exists within and outside your borders. It’s not by closing the latter you will grow, actually this is the exact opposite, you will shrink!

    Diversity is necessary, by accepting and embracing diversity, you kill extremism behaviors. By accepting and embracing diversity, you expand your thinking. By accepting and embracing diversity, you share humanity. I hope I will never have to ask for help for survival like these people from Kurdistan, Syria, Iraq or other countries, but the thing I know is if it happens, I hope somebody will be there to give me a helping hand, just to take me out of water and put me on safe ground. Europe, wake up, diversity is your chance!

  • Haka, business et performance. 4 caractéristiques d’invincibilité

    Jour 629. La coupe du monde de rugby va faire oublier pendant quelques semaines la dure réalité du quotidien, de ses affres et de ses plaies. Même si ce sport d’équipe n’est pas votre « tasse de thé », comme disent les Anglais, vous ne pouvez pas ne pas connaitre la fameuse équipe des All-Blacks néozélandais et leur désormais célèbre Haka. Ces chant et danse maoris sont une tradition réputée effrayer l’ennemi. Ils ont cependant un autre objectif : renforcer la cohésion de l’équipe pour favoriser une victoire. Dans son livre Scrum, Jeff Sutherland explique les quatre caractéristiques du Haka qui en font un puissant élément de la force des All-blacks.

    1. Intense focalisation sur l’objectif. Regardez n’importe quel joueur pendant le hakka, sa concentration est immense. Il n’a qu’une chose en tête : jouer pour gagner. Aucune place au doute, à la peur ou à la défaite. Ils sont venus pour gagner et leur concentration en est la première démonstration.
    2. Collaboration extrême. Chaque geste et chaque mot ont leur importance. Ils sont exécutés et prononcés au même instant. Aucune erreur. Regardez la ligne d’avants avancer en se passant la balle, sachant exactement où se trouve chaque joueur et vous aurez une idée assez précise de ce collaboration signifie.
    3. Faim d’en découdre. Le Haka sert à pomper l’énergie dans l’équipe, cette énergie dont tous ont besoin pour arriver au bout des quatre-vingts minutes du match. Le hakka est un message à destination de l’autre équipe : les All-Blacks sont là !
    4. Excitation universelle. Quel que soit le match, quel que soit l’enjeu, l’équipe est là pour passer du bon temps et pour performer au plus haut niveau. Plaisir, business et performance !

    Certes les All-blacks n’ont pas toujours gagné tous leurs matchs, mais ils restent une des équipes les plus craintes, pas à cause du Haka, mais à cause de ce dont le Haka est la représentation. Monter une équipe invincible que ce soit pour produire un logiciel, escalader une montagne ou monter une ONG, les quatre ingrédients précédents formeront un puissant socle pour aller au top et y rester ! On your set, get set, Go !

  • We don’t know what we don’t know, accept and stop the BS

    https://unsplash.com/oscartothekeys
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    Day 626. We are all humans, so inherently limited in our abilities and designed to act in groups. With this, there are billions of topics we barely know anything about. However, a majority of people has an opinion on those topics. Strange isn’t it? Not really as we have been taught at school to know and we were « punished » with a bad grade if we did not know. Hence our skewed reaction when we do not know, we at least have something to say. The reality is that it’s much better to admit there are things we don’t know when we don’t know them, because it gives us an opportunity to learn.

    However, sometimes we don’t know what we don’t know, the unknown unknowns. Those are the most dangerous unknowns to people with certainty. Experience is the best learning tool to uncover unknowns. Unknowns remain and are the main reasons we should always keep an eye on what may happen. Not to freeze action, but to be ready to act if something unexpected happens. It’s important to accept the unknown unknowns and to be ready to act on them if and when they happen. Nobody knows everything, accept to not know everything and especially that you do not know what you do not know. A little bit of modesty keeps our humanity livable.

  • 5 questions essentielles pour une communication efficace

    https://unsplash.com/ptrikutam
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    Jour 625. Cet article, publié dans Inc.com, fournit les 5 questions à garder dans sa besace pour améliorer grandement communication et productivité. Vivant dans un environnement multiculturel, dans lequel l’anglais est une langue commune mais rarement la première, beaucoup de choses peuvent être perdues ou mal comprises. J’ai donc pris l’habitude de faire reformuler et de poser des questions sur les points de détails, pour être certain que rien se perd, ni ne se crée, ni ne se transforme. Cependant, parfois même entre locuteurs d’une même langue, les mots n’ont pas la même définition, la culture fait une intrusion et la compréhension disparait. Les cinq questions qui suivent, directement traduites de l’article de Inc.com, vont vous aider à garantir que rien ne se perd, que tout le monde est sur la même longueur d’onde et au final qu’aucune incompréhension n’est laissée sur la table.

    1. Ce que je vous entends dire est…

      La phrase de clarification par excellence qui permet de reformuler ce que votre interlocuteur a dit avec vos propres mots pour éliminer toute incompréhension. Elle permet aussi de faire préciser les détails de la conversation. Crucial quand il s’agit d’une négociation par exemple.

    2. Aidez-moi à comprendre…

      Voilà qui vous permet de faire préciser comment votre interlocuteur est arrivé à une conclusion, quel a été son cheminement intellectuel, ou ce qui s’est placé sur son chemin pour l’empêcher, par exemple, d’atteindre un objectif. Cela a l’effet de mettre l’interlocuteur en position de guide, de coach.

    3. Seriez-vous prêt à considérer la possibilité de… ?

      En introduisant une demande de cette façon, vous augmentez les chances d’un oui et en tous les cas, rendez possible la discussion. Certes la question peut paraitre un peu longue et pompeuse, mais elle place votre interlocuteur dans le mode discussion.

    4. Ma demande est la suivante : …

      Il ne s’agit pas que d’être d’accord ou pas, il s’agit de faire avancer vos besoins, vos demandes. L’avantage de cette phrase est sa simplicité et sa clarté. Vous pouvez aussi dire « Voici ma demande : ». De cette façon, aucune ambiguïté possible !

    5. Je ne suis pas certain, mais permettez-moi de revenir vers vous…

      Si vous vous êtes déjà trouvé dans la situation où on vous pose une question à laquelle vous ne connaissez pas la réponse, et bien en voilà une toute faite. Une seule condition : revenir vers votre interlocuteur avec la réponse. Idéalement dites quand vous reviendrez vers votre interlocuteur et tenez-vous-y !

    La communication est un art, avec ces cinq questions, vous en enlevez certaines des incertitudes qui y sont liées.