Auteur/autrice : marc

  • Du bonus des patrons et des salariés

    Pendant un diner entre amis vendredi, nous avions la chance d’avoir autour de la table un banquier ! Cible idéale amicale de la crise et des bonus en millions de certains. La conversation est rapidement arrivée au fait que les bonus étaient souvent dans le contrat de travail et qu’il n’y avait donc rien d’anormal à distribuer des millions d’euros à des salariés méritants.

    Alors, oui, sur le principe, on ne peut (doit ?) pas aller contre les clauses d’un contrat de travail. Sous peine de se retrouver au prud’homme. Certes, quand il s’agit de performances individuelles, même en temps de crise, les bonus et autres primes liés à la performance doivent être payés. C’est le cas des commerciaux, des traders et de toute fonction pour lequel la performance individuelle commerciale peut être mesurée. Mais quand il s’agit d’un cadre dirigeant, la seule performance commerciale ne saurait être jugée.

    Ce n’est pas le haut de bilan (les recettes) qui compte, mais bien le bas de bilan (le résultat). Et c’est donc sur ce bas de bilan que devrait être indexés les bonus des cadres dirigeants.

    Une fois encore, les médias et le président font preuve d’une démagogie rare. Il faut faire œuvre d’éducation pour expliquer le mécanisme de bonus et mettre au pilori les sociétés trop laxistes en la matière. Je reste un fervent partisan de la rémunération à la performance. Encore faut-il mettre des critères de performances qui jugent les actes de la fonction concernée. Et normalement, plus la fonction est haute, plus les critères sont complexes. Ils devraient d’ailleurs être publique. Alors une loi pour encadre les salaires des cadres dirigeants ? Et bien oui, si la morale et l’honnêteté sont à ce prix !

  • Règle numéro 7 : l’honnêteté

    En ces temps de parachutes en platine, de bonus en millions d’Euros alors que les entreprises sont en déficit, l’honnêteté semble être une vertu en perte de vitesse. Que je sois clair dès le début. Je pense qu’un créateur d’une entreprise mérite la fortune qu’il peut faire en rémunération de sa prise de risque. Il y a malheureusement plus de bouillons de que de succès.

    En revanche, qu’un dirigeant salarié, aussi doué soit-il, soit rémunéré par des bonus en millions d’euros, sans que ceux-ci soient indexés sur des résultats financiers, économiques, industriels et sociaux, me semble totalement incongru. A la rigueur qu’on lui alloue des stock-options, mais dans les limites de l’acceptable. D’autant que je commence à penser, comme beaucoup d’économistes, qu’un dirigeant ne devrait pas posséder d’actions de son entreprise, afin d’éviter le travers pervers qu’il travaille plus pour le court de bourse que pour créer de la valeur.

    S’il était aussi doué, qu’il crée une entreprise, qu’il mette sa tête sur le billot, qu’il investisse son argent. Mais malheureusement, et je le dis crument, la plupart des dirigeants des grandes entreprises ne sont pas plus doués que le commun des mortels, il est simplement bien entouré.

    Mais revenons à nos moutons. On m’a toujours répété que seule l’honnêteté paye. J’en suis persuadé. Être honnête avec un client, s’est lui dire la vérité. Être honnête avec son conjoint, c’est lui dire la vérité. Être honnête avec son patron, c’est lui dire la vérité. Dans tous ces cas, c’est souvent le choix le plus difficile, mais ô combien libérateur.

    Être honnête en ces temps de grande malhonnêteté, c’est conserver son honneur et sa tête droite. Être honnête, par ces temps difficiles, c’est reconnaître les gens de vertus et s’y associer. Enfin, être honnête, dans une entreprise, c’est poser des questions qui parfois sont irrévérencieuses, mais font progresser l’entreprise dans tous ses dimensions. Enfin, le comble de l’honnêteté, c’est quitter son entreprise quand elle transgresse nos valeurs.

    Ce n’est qu`à ce prix que nous sauverons ce qu’il doit l’être et que nous pourrons construire une société plus juste. Utopique ? Oui, sans doute à l’échelle d’une nation, mais d’une famille, d’un communauté, je ne le pense pas. Pour ça, nous verrons dans un prochain billet comment poser avec doigté les questions qui fâchent afin de faire évoluer les relations vers la transparence et une plus grande honnêteté.

  • Obstination, Persévérance, Doute et Confiance

    J’ai écrit et posté mon billet hier soir avant l’intervention du chef de l’état et avant le commentaire de Martine Aubry (que j’ai vu ce matin sur LCI). Je ne pouvais pas mieux (ou mal suivant les points de vue de chacun) tomber.

    En effet, il faut faire un rapide point de vocabulaire : l’obstination peut être négative, la persévérance porte, quant à elle, des valeurs positives. Pour Mme Aubry, Nicolas Sarkozy s’obstine. Je pense, pour ma part, qu’il n’a pas le choix que de persévérer. Changer de cap maintenant ferait l’effet que c’est la rue qui gouverne et que le gouvernement ne sait pas ce qu’il fait. Peut-être d’ailleurs ne le sait-il pas, mais en tout cas, il persévère. Je ne juge pas la forme (peut-être fanfaronne comme le dit Jacques Camus de la République du Centre, mais c’est le personnage, non?), mais le fond.

    Mayeul, de Ma crise bien aimée, fait remarqué que seule l’obstination n’est pas suffisante et qu’il faut la confiance. Je ne peux qu’être d’accord. Cela n’exclut pas le doute. Tout le monde doute en ce moment. Combien de temps va durer la crise ? Y aura-t-il des licenciements ? Va-t-on au devant d’une guerre ?

    Tous les matins quand je me lève et tous les soirs quand je me couche, j’ai des doutes. Mes doutes ne dirigent pas mes actes, Ce sont mes convictions, ma persévérance et ma confiance qui les dirigent. Les doutes ne sont que des signaux qu’il convient d’écouter, à voix basse. Alors doit-on avoir confiance dans le gouvernement pour nous sortir de la crise ? Je vous laisse, lecteurs, libre de votre choix. Je crois cependant qu’il est essentiel d’avoir confiance dans son aptitude à se sortir de la crise, dans son aptitude à saisir les opportunités qui se présentent et dans son aptitude à voir la fin du tunnel.

    La seule solution pour sortir de la crise : faire comme si on en était déjà sorti !

  • Règle numéro 6 : l’obstination

    Si vous avez des enfants vous avez sans doute remarqué une caractéristique majeure chez ces chères petites têtes blondes :

    • quand ils sont petits (moins de 6 ans), leur capacité à jouer pendant des heures avec le même jouet (d’ailleurs généralement un jouet insignifiant) et a essayer des centaines de fois une chose particulière, qu’il s’agisse d’accrocher un wagon à une locomotive où à faire le même dessin ad nauseam ;
    • quand ils sont adolescents, leur capacité à tenir tête pendant des jours, jusqu’à avoir gain de cause.

    Cela s’appelle l’obstination. Il semble qu’avec l’âge, chez la plupart des gens, l’obstination disparaisse ou se transforme en bêtise. Car que l’on ne s’y méprenne pas, dans le cas de nos enfants, l’obstination est un moyen d’obtenir à coup sûr ce qu’ils veulent, sans prendre en compte le facteur temps. Dans notre monde moderne, le facteur temps joue un rôle important. La préférence allant au tout de suite, ou au plus vite possible : le fameux ASAP, As Soon As Possible !

    L’inconvénient énorme avec ASAP est que si le résultat n’est pas obtenu « dès que possible », on jette l’éponge et on passe à autre chose. On voit alors de nombreuses personnes passer d’échec en échec. Car, là encore, il n’est pas de réussite sans échec. Que celui qui a appris à faire du vélo sans au préalable tomber plusieurs fois, parfois des dizaines, lève le doigt. Ce n’est qu’à force d’essai que l’on fini par « apprendre » à faire du vélo !

    Evidemment, chaque échec doit faire l’objet d’une analyse et d’un apprentissage, mais il ne doit pas arrêter les efforts. Comment nous éclairerions-nous si Edison avait jeté l’éponge après son millième essai pour créer la lampe à incandescence ? Il en testera plus de 6000 ! L’obstination est un vice et une vertu. Un vice car une obstination aveugle entraine à la folie. Une vertu car à force d’obstination éclairée, on finit toujours par triompher.

    Alors qu’elle rapport avec la crise, vous demandez-vous ? Et bien tout ! Toutes les crises ont une fin. Celle-ci n’échappera pas à la règle. En attendant, elle fournit un excellent laboratoire d’obstination. Si quelque chose vous tient à cœur, obstinez-vous ! Je reviens dans un prochain billet sur comme cultiver l’obstination et sur comment faire en sorte que votre obstination soit toujours une vertu.

  • Les mêmes causes provoquent les mêmes effets…

    J’ai cru à une bonne nouvelle en lisant le Monde du jour : Le gouvernement s’attaque aux excès du crédit à la consommation. Et bien elle n’est pas si bonne que cela, bien qu’amorçant une tendance intéressante : la réduction de l’accès trop facile au crédit à la consommation.

    Mais quand on lit ce que pense Bercy : “Le crédit à la consommation est utile et nécessaire à la vie des ménages”, on a peur pour la gestion des finances publiques. Ceci étant, inutile d’avoir peur, la gestion publique est une fuite en avant permanente fondée sur une croissance infinie…

    Donc merci au gouvernement d’oser s’attaquer au problème, mais il reste encore beaucoup d’éducation à faire pour faire rentrer dans la tête de 9 millions de Français que cette forme de crédit est loin d’être une panacée et en tout cas peut être contournée avec un peu de prévoyance et beaucoup de courage.

    Voir la Règle numéro 2 (le retour) : courage, fuyons le crédit (à la consommation)… pour découvrir tout le bien que je pense du crédit à la consommation.