Auteur/autrice : marc

  • Madagascar – Jour 1 : Le choc !

    j’ai du venir une bonne quinzaine de fois ces 6 dernières années à Madagascar, dont la dernière fois il y a à peu près 3 mois jour pour jour. Et bien la première constatation en sortant de l’aéroport est le calme. Madagascar a une population estimée à 18 millions dont près de 5 millions à Antananarivo, la capitale, où je suis en ce moment. Vous imaginez bien qu’avec quelques routes rentrant dans la capitale et 5 millions d’habitants, ces routes sont des voies de communication importantes autour desquelles se regroupent la population. Jusqu’à maintenant, prendre la route de la digue pour rejoindre le centre ville était un véritable slalom entre les chars à zébu, les taxis brousse, les charettes à bras, les piétons et les autres voitures. Et bien aujourd’hui, plus rien ! C’est le désert, ou presque. 15 minutes pour rejoindre le centre-ville contre 30 à 45 en temps “normal”.

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    Mon taxi (une Peugeot hors d’âge affichant plus de 403 000 km au compteur) et la route dégagée…

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    Même pas peur ! Ceci étant, remarquez le peu de véhicule sur la route !

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    Les vaillantes 4L toujours au poste, mais un peu trop à l’arrêt !

    Idem en arrivant en centre-ville. On se croirait dans une ville de province un dimanche en début d’après-midi. La ville est comme en léthargie. Alors que Tana est le poumon économique et politique de la Grande Ile, aujourd’hui, Tana semble endormie.

    Cette impression m’est confirmée par Carole et Luc, mes interlocuteurs sur place venus m’accueillir en ce début d’après-midi. A Mada, plus rien ne bouge.

    J’aurais deux rendez-vous dans l’après-midi avec des chefs d’entreprises locaux, dont un des plus gros, si ce n’est le plus gros, ISP. La confirmation de la léthargie est bien réelle. Non seulement Tana est endormie, mais tout le business est endormi. Un des mes interlocuteurs m’indique qu’il arrive à peine à un chiffre d’affaire égalant à 30% de son point mort. Il travaille donc à perte, puisant dans ses réserves. Pour combien de temps ? Il ne le sait pas.

    Donc la crise à Mada est double. Tout d’abord Mada a subi dès la fin 2008 la crise mondiale, avec un ralentissement des exportations (minerais, crevettes, fruits et légumes, textiles, etc). Puis comme si cela ne suffisait pas, la politique s’en est mêlée. Il faut dire que le président sortant, Marc Ravalomanana, a contribué à la situation en s’offrant un Boeing à 50 millions de dollars alors que le pays commençait à peine à se redresser, en offrant une surface agricole immense au Coréen Daewoo, en essayant de museler son opposant, Andry Rajoelina, etc… Multipliant les erreurs politiques, il a précipiter sa chute, entrainant avec lui tout son pays.

    Résultat : une amplification des conséquences de la crise mondiale ! Et un peuple qui souffre un peu plus chaque jour !

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    Linge séchant sur la route de la digue

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    Vendeurs de briques

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    Rizières et paysage malgache

    Alors aujourd’hui les carnets de commandes des entreprises malgaches sont vides ou quasi vides. L’état (la Haute Autorité de Transition) n’aurait plus d’argent dans les caisses pour payer les fonctionnaires au delà du mois d’avril. Et pour couronner le tout, la communauté internationale a tourné le dos à la Grande Ile en raison de l’illégitimité de son président, donc les bailleurs de fond ont fermé le robinet des financements internationaux. La Grande Ile est au bord de la crise de nerf !

    Espérons que mes prochains jours m’apporteront un peu d’optimisme ! Suite demain !

  • Un carnet de voyage pour la semaine…

    Alors que le monde entier (en tout cas les journalistes) n’a d’yeux que pour Bo, le “First Dog” de la Maison Blanche, les Thais reprennent le chemin du coup d’état, les Italiens enterrent leurs morts et vont “camper” (dixit Berlusconi…), et les Malgaches pansent leurs plaies dans l’indifférence générale.

    Car entre le 6 et le 9 avril dernier, le cyclone Jade est passé sur Madagascar, faisant au moins 8 morts et plusieurs dizaines de milliers de sans-abris. Mais dans un pays abandonné par la communauté internationale (il semblerait que les pour-parlers reprennent sous l’édige des Nations Unis et de l’Union Africaine, mais pour aboutir à quoi?), quelques morts et sans abris ne comptent pas. Je suis un peu polémique, mais tous ceux qui connaissent Madagascar comprendront à la fois l’immense gâchis et l’incroyable complexité de ce pays.

    Tout ça pour dire que je m’envole demain matin pour Madagascar, pour une semaine de réunions de travail. Je fais donc une pause sur la huitième règle pour faire un carnet de voyage de 4 jours à Madagascar, la Grande île et plus particulièrement dans sa capitale, Antananarivo. A demain !

  • Règle numéro 8 : les réseaux, une expérience vécue…

    Une des puissances des réseaux est de vous faire croiser le chemin de personnes que vous n’auriez peut-être pas croisées autrement. Et bien, ce fut pour moi, encore le cas aujourd’hui, et je vais vous faire partager cette rencontre qui m’a apporté énormément.

    Je fais partie de l’APM (Association Progrès du Management) qui regroupe plus de 4000 dirigeants d’entreprise, au sein de plus de 200 clubs. J’ai eu la chance de rejoindre le club APM Demerera grâce à mon ami Joseph Yip-Tong que je remercie au passage. Nous nous réunissons tous les mois autour d’un thème et surtout d’un expert de ce thème. Et bien aujourd’hui, nous avons eu la chance (la grâce ?) de nous retrouver autour d’Erik Decamp.

    Erik est guide de haute montagne depuis plus de 30 ans et accessoirement polytechnicien. Sa page de philosophie résume admirablement le personnage. Il a, pendant presque 5 heures non-stop, partagé sa vision de l’engagement en équipe, fort de ses expériences en haute montagne et particulièrement dans l’Himalaya, avec une humilité rare.

    Nous étions 15 pendus aux lèvres d’Eric, ne voyant pas le temps s’écouler. Les expériences de chacun entraient en résonance avec les expériences partagées d’Eric. Et surtout, chacun y a trouvé des clés à ses propres réussites, blocages et échecs.

    Ces 5 heures passées ensemble nous ont fait découvrir le monde, parfois étrange, de la haute montagne, mais surtout nous a donné des clés de management, dont le prix est incalculable. Ce fut une expérience inoubliable qui m’a permis d’avoir une pensée pour Jean-Louis, lui aussi guide à Chamonix, mais parti trop tôt et une autre pour Bertrand son fils, lui aussi X et fou de montagne. Merci Erik, une belle leçon de management et d’humanité, dans laquelle l’homme et le temps sont remis en bonne place !

  • Règle numéro 8 : les réseaux, les questions à se poser – deuxième partie

    Il y a une semaine, je vous proposais la première question : combien suis-je prêt à consacrer à mon réseau ?. Cette semaine la seconde question, sans doute la plus importante :

    Qu’est ce que je souhaite tirer de mon réseau ?

    Là encore, presque pas de mauvaise réponse. Presque, car s’il n’y a pas de mauvaise réponse, il y a une mauvaise attitude : prendre du réseau sans lui donner en retour ! En effet, si vous rentrez dans un réseau social du type Table Ronde, Rotary ou Lions, l’impact social est évident et il faut savoir que si vous n’investissez pas du temps et de l’énergie, vous prenez le risque d’être purement et simplement radié. Si vous rentrez dans des réseaux professionnels propres à votre métier, vous pourrez récupérer des informations, mais là encore, si vous ne vous impliquez pas en donnant de votre temps, vous n’obtiendrez pas d’aide quand vous en solliciterez.

    Car, il s’agit là d’une règle intangible des réseaux : il faut donner avant de recevoir. Certes vous pourrez récupérer des contacts, mais peu de contacts utiles. Donc la bonne question serait sans doute : Que suis-je prêt à donner à mon réseau ? Car en répondant à cette question, vous allez répondre à la précédente, ou plutôt vous allez obtenir une réponse à la précédente. Et peut-être une réponse que vous n’attendez pas, car c’est aussi cela la “magie” des réseaux, vous faire découvrir des surprises.

    Retenez bien que le retour “rapide” d’un réseau n’existe pas. Cela demande du travail, du temps et de l’énergie. Alors, un peu de patience et beaucoup de don !

  • Une opinion rapide en passant

    J’ai écouté ce matin en podcast dans ma voiture Christine Lagarde au Grand Jury de RTL. En dehors de ses coups de griffes à Ségolène, que j’ai trouvés, soit dit en passant, très justifié mais peu politiquement correct, madame Lagarde m’a fait une impression mitigée. Elle est tout d’abord une grande professionnelle, et on sent ses années passées à la tête de Backer & McKenzie. La connaissance de ces dossiers, la maitrise des situations entrepreneuriales, l’aisance à l’orale (et pourtant elle a été malmenée par Jean-Michel Apathie) tout est parfait. Peut-être trop, et c’est, à mon avis, ce qui fait son plus gros défaut.

    En effet, elle fait l’effet d’une machine. Elle peut écorcher Ségolène et c’est normal, elle ne peut pas la comprendre. Dans toutes ces démonstrations sur le traitement des dossiers des faillites ou des restructurations industrielles (Heuliez, Ford, etc.), elle se place toujours dans la logique de l’entreprise et du projet industriel, jamais dans celle de la sauvegarde des emplois et donc du volet social et sociétal de la sauvegarde de l’entreprise. Cela la rend froide, inhumaine.

    Certes, un ministre des finances n’a pas à se préoccuper des questions d’emplois, il y a un autre ministre pour cela. Mais parfois, montrer un peu de considération pour les hommes qui produisent et pas uniquement pour ceux qui les dirigent pourrait la rendre plus sympathique. Ceci n’enlève rien à son professionnalisme, mais vingt ans passés aux USA laissent des traces parfois un peu trop indélébile.