On a parlé de notre cerveau tribal. On a parlé des algorithmes qui nous divisent.
Maintenant, parlons de ceux qui en profitent.
Parce que la division, c’est rentable.
Commençons par les médias. Une analyse des journaux américains montre qu’entre 10 et 30% des titres parlent de crime et de peur. Pourquoi ? Parce que « la peur vend. »
Le crime aux États-Unis a baissé de façon spectaculaire depuis 30 ans. Mais les médias ne vous le diront pas. Pourquoi ? Parce qu’un monde plus sûr ne fait pas cliquer. Un monde dangereux, oui.
Ensuite, les réseaux sociaux. On l’a vu hier : l’algorithme maximise l’engagement, pas votre bien-être. Chaque mot de colère morale ajouté à un tweet augmente les retweets de 17%. La colère est l’émotion qui voyage le plus vite en ligne.
Une étude de Tulane University révèle même un effet pervers : les utilisateurs engagent davantage avec du contenu qui contredit leurs opinions. Pourquoi ? Parce que ça les met en rage. Et la rage, ça fait scroller.
Enfin, les influenceurs et marketeurs. L’ »outrage marketing » est devenu une stratégie délibérée. Créer la controverse pour générer de l’engagement. Diviser pour régner. Et pendant que vous vous battez en commentaires, quelqu’un vend de la pub.
Alors oui, on peut blâmer notre cerveau. On peut blâmer les algorithmes.
Mais il faut surtout blâmer ceux qui monétisent notre colère.
Parce que tant que vous êtes divisé, quelqu’un fait du cash.
SOURCES
- Brady, W.J., et al. (2017). « Emotion shapes the diffusion of moralized content in social networks. » PNAS, 114(28), 7313-7318
- Tulane University study on « confrontation effect »: Mochon, D., et al. (2024). « Political outrage fuels social media engagement. » Organizational Behavior and Human Decision Processes
- Wikipedia: « Fearmongering » – Analysis of US newspaper headlines and crime coverage
- Brain World Magazine: « Why Fear Sells: The Business of Panic & Paranoia«
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