L’IA ne doute jamais. C’est son plus gros défaut.

Demandez à ChatGPT n’importe quelle question. Il vous répondra avec aplomb, structure, références (parfois inventées).

Demandez-lui : « Es-tu sûr de ta réponse ? » Il vous dira oui, avec des nuances prudentes mais rassurantes.

Demandez-lui : « Et si tu avais complètement tort ? » Il reconnaîtra la possibilité théorique, mais ne DOUTERA jamais vraiment.

Parce que douter nécessite une conscience de ses propres limites. Et l’IA n’a pas de conscience.

Richard Feynman, ce génie espiègle de la physique quantique, répétait : « Le premier principe est que vous ne devez pas vous tromper vous-même — et vous êtes la personne la plus facile à tromper. »

L’humain peut se tromper, mais il peut aussi SE SAVOIR en train de se tromper. Il peut douter, remettre en question, chercher activement à falsifier ses propres croyances.

L’IA ? Elle produit du contenu plausible. Point. Elle n’a aucun mécanisme interne de doute critique.

Carl Sagan nous a légué le « Baloney Detection Kit » : des outils intellectuels pour débusquer le bullshit. Parmi eux : le rasoir d’Occam, la demande de preuves réplicables, la méfiance envers les arguments d’autorité. J’y reviendrai…

L’IA fait exactement le contraire : elle utilise des arguments d’autorité (« selon des études »), elle génère des références qui n’existent pas, elle ne vérifie rien.

Karl Popper nous rappelle que la science progresse par réfutabilité : on cherche activement à prouver qu’on a tort.

L’IA ne cherche jamais à se réfuter. Elle optimise pour convaincre, pas pour dire la vérité.

La curiosité véritable n’est pas « trouver des réponses ». C’est « poser les bonnes questions, surtout celles qui nous dérangent ».

L’IA donne des réponses. Seul l’humain ose vraiment questionner.


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