Depuis quelques années, une nouvelle race de gourous a envahi nos flux LinkedIn et nos conférences : les « experts en IA ». Leur promesse ? L’intelligence artificielle va remplacer l’humain dans tous les domaines. Leur crédibilité ? Souvent inversement proportionnelle à leur bruit médiatique.
Soyons clairs : l’IA actuelle, aussi impressionnante soit-elle techniquement, ne « pense » pas. Elle prédit, elle calcule, elle optimise des patterns dans des données massives. Mais elle ne comprend pas, elle ne ressent pas, elle n’imagine pas vraiment.
Douglas Hofstadter, ce brillant penseur qui a exploré les liens entre mathématiques, conscience et créativité dans « Gödel, Escher, Bach », nous rappelle que la conscience humaine reste un mystère profond. L’IA peut imiter certains résultats de cette conscience, mais elle n’en possède pas la substance.
Ce qui est véritablement révolutionnaire, c’est l’accessibilité. Un entrepreneur seul peut désormais prototyper une application sans coder. Un designer indépendant peut produire comme une agence de dix personnes. Un écrivain peut explorer des idées à une vitesse inédite.
L’IA démocratise les outils qui étaient réservés aux grandes organisations. Elle amplifie notre créativité, elle accélère nos processus, elle nous libère des tâches répétitives.
Mais elle ne nous remplace pas.
Le Putain de Facteur Humain (pour reprendre une notion que j’ai déjà explorée ici) reste irremplaçable : notre capacité à douter, à questionner, à ressentir, à créer du sens dans l’absurde.
Alors oui, apprenons à utiliser ces outils. Mais non, ne gobons pas le discours des charlatans qui nous promettent que la machine fera tout à notre place.
L’honnêteté intellectuelle, ça commence par là.
Sources citées :
- Douglas Hofstadter – “Gödel, Escher, Bach: An Eternal Golden Braid”, Pulitzer 1980
- MIT Technology Review – The Road to Artificial General Intelligence
Sources complémentaires :
- Gary Marcus – “Rebooting AI” (2019)
- Melanie Mitchell – “Artificial Intelligence: A Guide for Thinking Humans” (2019)
- Stuart Russell – “Human Compatible” (2019)
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