• L’empathie algorithmique : le grand mensonge confortable

    L’empathie algorithmique : le grand mensonge confortable

    Les entreprises tech nous promettent des chatbots « empathiques », des IA « à l’écoute », des assistants virtuels qui « comprennent nos émotions ».

    Bullshit.

    L’empathie, ce n’est pas détecter que quelqu’un utilise le mot « triste » trois fois dans une phrase et répondre avec un template pré-programmé de compassion artificielle.

    Daniel Goleman, celui-là même qui a popularisé le concept d’intelligence émotionnelle, identifie trois composantes de l’empathie véritable :

    • l’empathie cognitive (comprendre la perspective de l’autre),
    • l’empathie émotionnelle (ressentir ce que l’autre ressent),
    • la préoccupation empathique (être poussé à agir pour aider).

    L’IA peut simuler la première. Maladroitement.

    Mais les deux autres ? Impossible.

    Parce qu’elles nécessitent d’avoir un corps, une histoire, des blessures, une conscience.

    Brené Brown, chercheuse sur la vulnérabilité et le leadership authentique, enfonce le clou : l’empathie nécessite la vulnérabilité. Elle nécessite d’accepter de ne pas avoir de réponse parfaite, de s’asseoir dans l’inconfort avec l’autre, de dire « je ne sais pas quoi dire, mais je suis là ».

    Un algorithme ne peut pas être vulnérable. Il ne risque rien. Il n’a rien à perdre.

    J’ai vécu des moments où un simple regard, un silence partagé, valait mille mots. Où la présence de quelqu’un qui ne disait rien mais qui ÉTAIT là changeait tout.

    L’IA peut vous donner des conseils. Elle peut analyser votre ton de voix, détecter votre stress, vous suggérer une pause.

    Mais elle ne peut pas s’asseoir à côté de vous dans la boue et vous dire : « moi aussi, j’ai connu ça ».

    L’empathie n’est pas un traitement de données. C’est une résonance entre deux consciences.

    Et ça, aucun code ne le reproduira jamais.


    Sources citées :

    • Daniel Goleman – « Emotional Intelligence: Why It Can Matter More Than IQ » (1995)
      • Les trois types d’empathie : cognitive, émotionnelle, préoccupation empathique
    • Brené Brown – « Dare to Lead » (2018) et recherches sur la vulnérabilité

    Sources complémentaires :

    • JAMA Psychiatry (2023) – Études comparatives chatbots vs thérapeutes humains
    • Paul Ekman – « Emotions Revealed » (2003) – reconnaissance vs ressenti des émotions
    • Carl Rogers – « On Becoming a Person » (1961) – empathie thérapeutique authentique
    • Antonio Damasio – « Descartes’ Error » (1994) – le rôle du corps dans l’émotion
  • L’intuition : ce super-pouvoir que l’IA n’aura jamais

    L’intuition : ce super-pouvoir que l’IA n’aura jamais

    J’ai un ami chirurgien qui m’a raconté cette histoire : en pleine opération de routine, il a senti que quelque chose n’allait pas. Rien dans les moniteurs, rien d’anormal sur le plan technique. Juste… un malaise. Il a creusé, insisté, et découvert une complication rare qui aurait pu être fatale à son patient.

    L’intuition.

    Ce n’est pas de la magie. C’est ce que les scientifiques appellent « l’intuition experte » : des années d’expérience compressées en un éclair de reconnaissance. Daniel Kahneman, dans son magistral « Thinking, Fast and Slow », explique que notre cerveau possède deux systèmes : le Système 1 (rapide, intuitif, émotionnel) et le Système 2 (lent, analytique, rationnel).

    L’IA ? Elle n’a qu’un Système 2 sur-dopé. Elle analyse, calcule, optimise. Mais elle ne « sent » rien.

    Nassim Nicholas Taleb enfonce le clou : dans son concept d’antifragilité, il démontre que face à l’incertitude radicale, face aux événements improbables (les fameux « cygnes noirs »), l’intuition humaine surpasse tous les modèles prédictifs. Pourquoi ? Parce qu’elle intègre ce que les données ne peuvent pas : l’expérience du chaos, la mémoire du corps, les signaux faibles imperceptibles.

    Un algorithme vous dira : « basé sur 10 millions de cas similaires, la probabilité est de 0,001% ». Votre intuition vous dira : « cette fois, c’est différent ».

    Et souvent, elle aura raison.

    Parce que l’intuition humaine n’est pas irrationnelle. Elle est supra-rationnelle : elle intègre des variables que nous ne savons même pas nommer.

    L’IA optimise ce qui est mesurable. L’humain navigue ce qui est essentiel.

    Je ne dis pas qu’il faut ignorer les données. Je dis qu’il faut aussi savoir les ignorer quand votre expérience vous crie de le faire.

    C’est ça, l’intelligence véritable.


    Sources :

  • L’IA et l’humain : démystifions le bullshit

    L’IA et l’humain : démystifions le bullshit

    Depuis quelques années, une nouvelle race de gourous a envahi nos flux LinkedIn et nos conférences : les « experts en IA ». Leur promesse ? L’intelligence artificielle va remplacer l’humain dans tous les domaines. Leur crédibilité ? Souvent inversement proportionnelle à leur bruit médiatique.

    Soyons clairs : l’IA actuelle, aussi impressionnante soit-elle techniquement, ne « pense » pas. Elle prédit, elle calcule, elle optimise des patterns dans des données massives. Mais elle ne comprend pas, elle ne ressent pas, elle n’imagine pas vraiment.

    Douglas Hofstadter, ce brillant penseur qui a exploré les liens entre mathématiques, conscience et créativité dans « Gödel, Escher, Bach », nous rappelle que la conscience humaine reste un mystère profond. L’IA peut imiter certains résultats de cette conscience, mais elle n’en possède pas la substance.

    Ce qui est véritablement révolutionnaire, c’est l’accessibilité. Un entrepreneur seul peut désormais prototyper une application sans coder. Un designer indépendant peut produire comme une agence de dix personnes. Un écrivain peut explorer des idées à une vitesse inédite.

    L’IA démocratise les outils qui étaient réservés aux grandes organisations. Elle amplifie notre créativité, elle accélère nos processus, elle nous libère des tâches répétitives.

    Mais elle ne nous remplace pas.

    Le Putain de Facteur Humain (pour reprendre une notion que j’ai déjà explorée ici) reste irremplaçable : notre capacité à douter, à questionner, à ressentir, à créer du sens dans l’absurde.

    Alors oui, apprenons à utiliser ces outils. Mais non, ne gobons pas le discours des charlatans qui nous promettent que la machine fera tout à notre place.

    L’honnêteté intellectuelle, ça commence par là.


    Sources citées :

    Sources complémentaires :

  • Le panier pourri : quand les gens ordinaires tuent

    Le panier pourri : quand les gens ordinaires tuent

    Vous pensez que vous ne tuerez jamais ?

    L’histoire n’est pas d’accord.

    En 1971, Philip Zimbardo recrute des étudiants ordinaires à Stanford — psychologiquement stables, pas de tendances violentes — pour une simulation de prison. Assignation aléatoire : gardiens ou prisonniers.

    Résultat ? En 36 heures, le premier prisonnier a un effondrement émotionnel. En 6 jours, Zimbardo arrête tout. Les gardiens sont devenus sadiques. Les prisonniers, déshumanisés.

    Zimbardo écrit plus tard dans The Lucifer Effect : « Ce ne sont pas les pommes pourries. C’est le panier. »

    Autrement dit : le contexte compte plus que la personnalité.

    Ce n’est pas théorique.

    1947, Partition de l’Inde. Voisins hindous, sikhs et musulmans vivaient ensemble depuis des siècles. Une ligne tracée sur une carte — « vous êtes maintenant en Inde, vous en Pakistan » — et le massacre commence.

    1 à 2 millions de morts. 15 millions de déplacés — la plus grande migration forcée de l’histoire. Pourquoi ? Parce qu’une frontière a changé qui était « nous » et qui était « eux ».

    Rwanda, 1994 : 800 000 morts en 100 jours. Des voisins tuant des voisins. Des enseignants tuant leurs élèves.

    Shoah, 1940s : 6 millions de Juifs. Des « gens ordinaires » devenant des bourreaux.

    Encore et encore, l’histoire nous montre la même chose : des gens ordinaires, dans des contextes tribaux extrêmes, deviennent des tueurs.

    Ce ne sont pas des monstres. Ce sont des humains. Comme nous.

    Comme le dit Zimbardo : nous sommes tous capables du bien et du mal. Ce qui détermine lequel ? Le contexte.

    Alors, quel contexte créons-nous ?


    SOURCES

  • Les mots qui tuent : comment le langage crée l’ennemi

    Les mots qui tuent : comment le langage crée l’ennemi

    Le langage ne reflète pas seulement la division. Il la crée.

    Victor Klemperer était philologue à Dresde. Juif. Marié à une « Aryenne », ce qui lui a sauvé la vie. Pendant 12 ans, il a tenu un journal secret, documentant comment le nazisme a transformé la langue allemande.

    Son livre, LTI – Lingua Tertii Imperii (« La Langue du IIIe Reich »), révèle une vérité terrifiante : le nazisme n’a pas inventé de nouveaux mots. Il a changé leur sens.

    « Fanatique » est devenu une vertu. « Lutte » (Kampf) un devoir. Les Juifs sont devenus « Untermenschen » — sous-humains. Des parasites. De la vermine.

    Klemperer écrit : « Ce n’est pas seulement les actions nazies qui doivent disparaître, mais aussi la mentalité nazie, la façon de penser nazie, et son terrain fertile : la langue du nazisme. »

    George Orwell a capturé la même idée dans Politics and the English Language (1946) : « Le langage politique est conçu pour faire paraître les mensonges véridiques, le meurtre respectable, et donner une apparence de solidité au vent pur. »

    Ce n’est pas de l’histoire ancienne.

    Avant le génocide rwandais de 1994, les Tutsis étaient systématiquement appelés « cafards » (inyenzi) à la radio. Avant chaque massacre, les mots déshumanisent d’abord.

    Pourquoi ? Parce qu’il est difficile de tuer un humain. Il faut de la distance morale. Mais un « cafard » ? Un « parasite » ? Facile. Le langage supprime l’impératif moral de ne pas tuer.

    Alors oui, nos cerveaux sont tribaux. Les algorithmes amplifient. Les médias profitent.

    Mais le langage — les mots que nous choisissons — c’est l’arme finale.

    Parce que quand on change les mots, on change les ennemis.


    SOURCES

  • Suivez l’argent : qui gagne quand on est divisés ?

    Suivez l’argent : qui gagne quand on est divisés ?

    On a parlé de notre cerveau tribal. On a parlé des algorithmes qui nous divisent.

    Maintenant, parlons de ceux qui en profitent.

    Parce que la division, c’est rentable.

    Commençons par les médias. Une analyse des journaux américains montre qu’entre 10 et 30% des titres parlent de crime et de peur. Pourquoi ? Parce que « la peur vend. »

    Le crime aux États-Unis a baissé de façon spectaculaire depuis 30 ans. Mais les médias ne vous le diront pas. Pourquoi ? Parce qu’un monde plus sûr ne fait pas cliquer. Un monde dangereux, oui.

    Ensuite, les réseaux sociaux. On l’a vu hier : l’algorithme maximise l’engagement, pas votre bien-être. Chaque mot de colère morale ajouté à un tweet augmente les retweets de 17%. La colère est l’émotion qui voyage le plus vite en ligne.

    Une étude de Tulane University révèle même un effet pervers : les utilisateurs engagent davantage avec du contenu qui contredit leurs opinions. Pourquoi ? Parce que ça les met en rage. Et la rage, ça fait scroller.

    Enfin, les influenceurs et marketeurs. L’ »outrage marketing » est devenu une stratégie délibérée. Créer la controverse pour générer de l’engagement. Diviser pour régner. Et pendant que vous vous battez en commentaires, quelqu’un vend de la pub.

    Alors oui, on peut blâmer notre cerveau. On peut blâmer les algorithmes.

    Mais il faut surtout blâmer ceux qui monétisent notre colère.

    Parce que tant que vous êtes divisé, quelqu’un fait du cash.


    SOURCES

  • Les marchands de la colère : comment les algorithmes nous divisent

    Les marchands de la colère : comment les algorithmes nous divisent

    Les réseaux sociaux ne sont pas neutres. Ils sont des machines à diviser.

    Pourquoi ? Parce que la division est rentable.

    Une étude du MIT, portant sur 126 000 rumeurs diffusées sur Twitter entre 2006 et 2017, révèle une vérité terrifiante : les fausses nouvelles voyagent 6 fois plus vite que la vérité et sont 70% plus susceptibles d’être partagées.

    Pourquoi ? Parce qu’elles sont plus « nouvelles », plus choquantes, plus émotionnelles. Elles activent nos amygdales (souvenir du Jour 2). Peur, dégoût, surprise — voilà ce qui fait cliquer.

    Et les algorithmes l’ont compris.

    Tristan Harris, ancien « Design Ethicist » chez Google et cofondateur du Center for Humane Technology, dénonce cette mécanique implacable. Les plateformes sociales — Facebook, Twitter, YouTube — ne maximisent pas votre bonheur. Elles maximisent votre engagement.

    Plus vous êtes en colère, plus vous scrollez. Plus vous scrollez, plus ils vendent de pub.

    Résultat ? L’algorithme vous sert ce qui vous met en rage. Il amplifie le conflit, écrase la nuance, transforme chaque débat en guerre tribale.

    Harris le dit clairement : « Vous n’êtes pas le client. Vous êtes le produit. »

    Le vrai client ? Les annonceurs. Et ce qu’ils achètent, c’est votre attention. Plus longtemps vous restez scotché, plus ils paient.

    C’est pour ça que votre fil d’actualité ressemble à un champ de bataille. Pas par hasard. Par design.

    Alors oui, on peut blâmer notre cerveau tribal. Mais il faut surtout blâmer ceux qui exploitent ce câblage pour faire du fric.

    Parce que tant que vous êtes en colère, quelqu’un gagne de l’argent.


    SOURCES

  • Prisonniers de nos cerveaux tribaux

    Prisonniers de nos cerveaux tribaux

    Voici une vérité dérangeante : vous êtes programmé pour haïr.

    Pas par méchanceté. Par biologie.

    Il y a 50 000 ans, distinguer rapidement « nous » des « autres » était une question de vie ou de mort. Votre ancêtre qui hésitait à juger l’étranger ? Il s’est fait bouffer par un lion pendant qu’il philosophait.

    Résultat : notre cerveau traite l’altérité en 50 millisecondes. Avant même que la raison intervienne, l’amygdale a déjà décrété : ami ou menace.

    Robert Sapolsky, dans Behave, décrit cette mécanique implacable. Pire : l’ocytocine, cette hormone qu’on associe à l’amour et à la confiance, a un effet pervers. Elle renforce les liens internes au groupe… en augmentant la méfiance envers les externes. Autrement dit, aimer « les nôtres » implique souvent de craindre « les autres ».

    C’était utile pour survivre dans la savane. Aujourd’hui, c’est une catastrophe.

    Pourquoi ? Parce que ce câblage tribal est exploité. Les algorithmes des réseaux sociaux l’ont compris : montrez à quelqu’un un ennemi, et il cliquera. Les médias aussi : la peur vend mieux que la nuance. Les politiciens aussi : rien ne mobilise mieux qu’un bouc émissaire.

    Comme l’écrit Sapolsky : « Nous sommes des primates avec des armes nucléaires et des boutons Twitter. »

    Alors oui, nous sommes prisonniers de nos cerveaux. Mais voilà le truc : savoir qu’on est piégé, c’est déjà commencer à s’en libérer.

    La curiosité scientifique, l’honnêteté intellectuelle, le doute — ce sont nos armes contre la manipulation tribale.

    Et vous, qu’est-ce qui active votre amygdale ?


    SOURCES

  • Le poison de la tribu : quand « nous » devient l’ennemi de la pensée

    Le poison de la tribu : quand « nous » devient l’ennemi de la pensée

    Récemment la haine de l’autre, du différent, s’illustre de manière inquiétante. Aux USA dans la bouche de Trump et des personnes de son entourage, la gauche est stigmatisée. Elon Musk est intervenu pendant le meeting de Tommy Robinson à Londres : « The left is the party of murder, and celebrating murder ». Stephen Miller, le second chef de cabinet en charge des questions de sécurité intérieur, pendant l’événement à la mémoire de Charlie Kirk : « We are the storm. And our enemies cannot comprehend our strength, our determination, our resolve, our passion. » « Nous » contre « eux ».

    Bien évidemment, ce ne sont pas que les USA, partout les droites radicales sortent du bois avec leurs discours de différences entre eux et nous comme l’analyse admirablement Julien Devaureix dans l’épisode de Sismique consacré à la question « Trump est-il fasciste? », https://www.sismique.fr/post/trump-est-il-fasciste

    Partout, le même poison : la pensée tribale.

    « Nous » contre « eux ». Les bons contre les méchants. Mon camp a raison, le tien a tort.

    La nuance ? Enterrée.

    Le doute ? Suspect.

    La différence ? Écrasée.

    Jonathan Haidt, dans The Righteous Mind, décortique cette mécanique : notre cerveau est câblé pour la tribu. C’était utile quand on chassait le mammouth. Aujourd’hui, ça nous transforme en idiots dogmatiques.

    Le problème n’est pas d’appartenir à un groupe. C’est de croire que ce groupe détient la vérité. Quand l’identité tribale remplace la pensée critique, on devient manipulable. Les réseaux sociaux l’ont compris : ils alimentent nos biais, nous enferment dans des bulles, amplifient la haine.

    Hannah Arendt parlait de « la banalité du mal » — cette capacité humaine à commettre l’horrible en suivant le troupeau. La polarisation, c’est ça à l’échelle collective : on déshumanise « l’autre » pour mieux se sentir juste.

    Pourtant, la science nous rappelle une évidence : nous sommes tous « eux » pour quelqu’un. Les travaux sur les biais cognitifs (Kahneman, encore lui) montrent qu’on juge « l’autre » plus sévèrement que « nous ». Pourquoi ? Parce qu’on refuse de voir nos propres contradictions.

    Moi, je préfère Camus : l’absurde, c’est de chercher du sens dans un monde qui n’en offre pas. Mais créer du sens en diabolisant « l’autre » ? Ça, c’est de la lâcheté intellectuelle.

    Alors oui, remettons en question nos tribus, nos groupes Facebook, nos partis politiques, nos églises… Osons le doute. Refusons les gourous de la division, qu’ils soient politiques, religieux ou entrepreneuriaux.

    Parce que la vraie audace, c’est de penser malgré la tribu.

  • Démystifier les cultes charismatiques

    Démystifier les cultes charismatiques

    Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certains gourous, comme Sadhguru ou Tony Robbins, inspirent un dévouement quasi-religieux ? Leurs fans ne se contentent pas d’écouter : ils idolâtrent.

    Ce n’est pas un hasard – c’est une tactique. Dans cet épisode, je démonte les « cultes de charisme », ces mouvements où l’admiration aveugle remplace la réflexion.

    Je révèle ici pourquoi ces figures captivent, comment elles manipulent, et ce que vous pouvez apprendre de philosophies humbles comme le taoïsme pour éviter leurs pièges. Prêt à voir clair dans leur jeu ? Allons-y, sans filtre.

    Le mécanisme du culte charismatique

    Les gourous comme Sadhguru ou Deepak Chopra ne vendent pas seulement des idées – ils vendent une aura. Leur charisme, mélange de confiance absolue et de promesses mystiques, crée une dépendance émotionnelle.

    Prenons Sadhguru : ses discours yogiques, ponctués de sourires énigmatiques, donnent l’impression qu’il détient LA vérité. Mais regardez de près : où sont ses diplômes ? Ses références ?

    Souvent, ces figures s’appuient sur des anecdotes invérifiables, pas sur des faits. Robert Cialdini montre que le charisme repose sur trois piliers : une présence captivante, une autorité perçue, et une connexion émotionnelle.

    Les gourous exploitent cela pour transformer leurs adeptes en fans inconditionnels, prêts à défendre leur idole contre toute critique. Le problème ? Cette dévotion étouffe le doute légitime. Si vous osez questionner, vous êtes exclu du cercle. Ça vous rappelle quelque chose ? C’est du marketing déguisé en spiritualité.

    Prenons un exemple local : en France, des figures comme Marc de la Ménardière, avec ses séminaires en quête de sens, surfent sur cette vague charismatique. Ils mélangent vérités écologiques et discours flous pour captiver un public en quête de sens. Résultat : des followers qui achètent des stages sans vérifier les réels résultats vérifiables et scientifiques. C’est brillant, mais c’est du vent.

    La valeur des philosophies humbles

    Face à ces cultes, les philosophies comme le taoïsme ou le stoïcisme offrent une alternative gratuite et ancrée. À Katmandou, un moine bouddhiste m’a dit : « La vérité n’a pas besoin de projecteurs. » Le taoïsme, avec Lao Tzu, prône la simplicité et l’introspection sans gourou.

    Pas de fanbase idolâtre, pas de promesses miracles – juste des idées à méditer. De même, le stoïcisme de Sénèque, accessible gratuitement via des textes classiques, vous pousse à agir sans attendre un sauveur.

    Comparez cela à Sadhguru, qui vend des retraites à des milliers d’euros. La différence ? Les philosophies authentiques ne demandent ni votre portefeuille ni votre foi aveugle. Elles vous donnent des outils, pas des chaînes.

    En France, des penseurs comme Pierre Rabhi ont parfois flirté avec ce charisme, mais son message d’agroécologie restait concret, loin des envolées mystiques de certains. C’est une piste : cherchez ceux qui partagent des actions vérifiables, pas des rêves inatteignables.

    Comment repérer un culte charismatique

    Voici les signaux d’alarme :

    • Fans idolâtres : Si critiquer le gourou déclenche une vague de haine, méfiez-vous. Une communauté saine accepte le débat.
    • Manque de transparence : Pas de CV clair, pas de preuves solides ? Fuyez. Sadhguru, par exemple, n’a pas de formation académique reconnue.
    • Promesses floues : Des phrases comme « éveillez votre énergie intérieure » sonnent bien, mais qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Rien.

    Pour vérifier, creusez. Consultez des sources indépendantes (Reddit, Trustpilot) et comparez avec des figures solides comme James Clear, qui s’appuie sur des études scientifiques pour ses conseils sur les habitudes. Si le gourou esquive les questions ou mise tout sur son charisme, passez votre chemin.

    Les cultes charismatiques sont des pièges brillants : ils vous vendent un rêve en jouant sur vos émotions. Mais comme je l’ai appris, la vraie sagesse ne demande ni fans ni fortunes.

    Dans le prochain épisode, on s’attaque à la tactique de la rareté – ces « offres limitées » qui vous poussent à sortir la carte bleue.

    En attendant, partagez vos histoires : quel gourou vous a déçu ? Laissez un commentaire, et abonnez-vous pour ne pas rater la suite. Je ne suis pas là pour prêcher, mais pour penser – et vous inviter à faire de même. À bientôt, sans gourou !

    Sources