La chasse aux sorcières

Je me remets au blogging, écrire me manque. Je saute sur l’occasion de donner mon point de vue sur l’article lu sur Yahoo: Bercy veut les noms des résidents ayant des comptes à l’étranger. Déjà que la France a toujours pointé du doigt les « riches », maintenant on pointe du doigt les « résidents fiscaux » ayant des comptes à l’étranger… Depuis quand est-ce interdit ? Pourquoi cette chasse au sorcière ? Là où le poussif livret A rémunère votre argent quasiment à zéro, mais engraisse vos banquiers (si vous doutez que le livret A soit une bonne affaire pour les banques, posez-vous la question de pourquoi elles se sont toutes jetées dessus quand le gouvernement leur en a donné le droit de gestion), il existe de nombreux placements à l’étranger, tout à fait légaux et déclarés, qui sont beaucoup plus intéressants, tout en étant parfois plus risqués.

Certes il existe des fraudeurs au fisc. Mais la fraude au fisc, c’est comme l’insécurité, ce n’est pas en augmentant la répression qu’on s’en débarrassera. L’article cite 3 000 Français qui détiendraient des comptes en Suisse pour une valeur de 3 milliards d’euros (ce qui fait 1 million par compte en moyenne). Il ne cite malheureusement pas combien de Français ont plus d’1 million d’euros sur leurs comptes en banque bien en France. Ni combien de Français ont des oeuvres d’art chez eux ou au coffres acquis en cash (parfois douteux, mais pas tout le temps), et dont la valeur n’est pas compté dans l’ISF…

Comme quoi la France n’en a toujours pas fini avec ses vieux démons socialo-communistes. Le Sarkozisme s’attaque maintenant à ceux qui l’ont élu, la bourgeoisie bien assise qui a réussi à en mettre au black pour échapper à une pression fiscale toujours plus forte (je ne cautionne cependant pas l’argent mal acquis ou non déclaré, il existe de nombreux moyens forts légaux d’échapper à l’impôt). Voilà qui devrait donner à réfléchir à ces 3 000 Français – et certainement à d’autres qui sentent le feu s’attiser – à aller voir ailleurs si l’herbe n’est pas plus verte, ou si en tout cas, ils ne pourraient pas donner, ailleurs, en toute légalité, un peu moins à un autre état moins gourmand. N’est-ce pas Johnny ?

Donc encore une fois, on va continuer à taper sur ceux qui créent des entreprises, ou y investissent pour qu’elles se développent, on va continuer à pointer du doigt ceux qui gagnent de l’argent et en font gagner à leurs employés, à leurs régions et départements, et on va continuer à faire enfler les dépenses de l’état. Car n’oublions jamais que si l’état étaient géré comme une entreprise, il aurait fait faillite depuis longtemps ! N’oublions pas non plus qu’il y a beaucoup plus de 3 milliards d’euros « détournés »  toutes les semaines par certaines entreprises du CAC 40 sous le couvert de holdings complexes ou tout simplement par le jeu de montages d’entreprises cises à l’étranger (sans passer par des paradis fiscaux). Mais bon, c’est tellement satisfaisant de détourner l’attention sur 3 000 « salauds », et tellement français !

Dans des moments comme ceux que nous vivons…

Ce matin, je lisais le dernier numéro de la revue Toastmasters et le billet de John Cadley, intitulé «  In Times Likes These » a fait mouche. Cet article a été écrit par un américain, dont le pays est en grande partie de la crise financière qui a balayé (et continue à balayer) la planète. Dans cet article (qui n’est malheureusement pas disponible en ligne), John s’insurge contre la phrase «  In times like these », que l’on peut traduire par « Dans des moments comme ceux que nous vivons ».

Il souhaiterait en effet pouvoir oublier ces moments là ! Il émaille son article d’exemple qui montre la stupidité et la cupidité de nombreux propos et situations. Il revient en particulier sur le fait que les PDG de grosses entreprises sauvées de la faillite par les états touchent leurs bonus (dont il rappelle l’origine latine du mot, bon). Il fait un clin d’œil acerbe au fait que les états sont «  bons » pour ces dirigeants qui ont ruiné l’économie.

Il propose aussi aux dirigeants du G-8 de proposer leur plan de réforme à une classe de CM1 et surtout d’écouter un élève dire, je cite, «  mon papa et ma maman disent qu’il ne faudrait jamais emprunter que ce que l’on peut rembourser et que je ne devrais jamais dépenser l’argent que je n’ai pas ». Venant d’un américain, dont le peuple est endetté de plus de 13 000 milliards de dollars (soit 140% de taux d’endettement), cela ne peut qu’agréablement surprendre.

Ma règle numéro 2 concernait les finances et les emprunts personnels. Cet article d’outre-atlantique ne fait que renforcer mes propos. L’endettement est nécessaire aux économies, mais peut être néfaste aux individus, aux entreprises et aux économies. Il convient donc d’en user sans en abuser. D’autant que la finance est rentrée dans un monde artificiel déconnecté de toute réalité tangible (c’est à dire d’entreprises créatrices de valeurs). Tout le monde est d’accord pour dire que ce sont les endettements et la titrisation de ces endettements (avec les dérivés de type CDS hors bilan) qui sont à l’origine de la crise actuelle.

Et bien il en va des futures crises comme de celle-ci. C’est par une prise de conscience individuelle, une meilleure éducation et un refus du «  show-off » et de la croissance débridée que le monde s’en sortira. La prochaine crise guette (les banques recommencent à faire des bénéfices majoritairement grâce à la spéculation sur les marchés, on est donc reparti comme en 2000), elle sera sans doute beaucoup plus violente que celle-ci. Ceux qui en pâtiront seront encore les petits porteurs, il est donc urgent de conserver la main haute sur ses finances personnelles et de limiter son endettement au maximum, et de surtout le réserver aux acquisitions génératrices de valeur et non aux biens dépréciables.

N’écoutez pas les Cassandre…

Pour mémoire, Cassandre, princesse Grecque, fille de Priam (roi de Troie) et d’Hécube, avait le don de prophétie. Les prévisions de Cassandre sont toutes terribles (remarquez que les histoires de Troyens de l’époque ne sont guère réjouissantes) et elle finira fuit de tous car portant le malheur.

Or il semble que de nous jours, les multiples Cassandre jouissent d’un regain d’intérêt, car, c’est connu le peuple aime le sang. Pas un jour sans que l’on annonce que les faillites ne font que commencer, que l’année 2009 va être terrible, et autre prévision catastrophique. Un conseil, qui vaudra quasiment une règle à venir: fuyez les Cassandre ! Là encore le poëte qui fait mourir Cassandre dans la solitude nous apporte un conseil précieux. Ecouter les Cassandre nous fait broyer du noir, sombrer dans la dépression (la France est un des plus grands consommateurs d’anti-dépresseurs au monde) et éviter la beauté du monde.

Car oui, le monde est beau ! En tout cas majoritairement plus beau qu’il n’est laid ! C’est sûr on ne peut qu’être horrifié de ce qui se passe au Moyen et au Proche-Orient (cela fait plus de 2000 ans que ça dure et rien n’est fait pour que cela s’arrête, mais c’est un autre débat), de ce qui se passe dans la plupart des pays d’Afrique où les peuples sont majoritairement à la merci de dictateur « élus démocratiquement » (quelle ironie), de ce qui se passe en Corée du Nord, de ce qui se passe aux portes des villes française avec ses SDF qui meurent dans l’indifférence. La question à se poser est : que faites-vous pour que cela cesse ? Si vous ne faites rien, alors arrêtez de critiquer ceux qui font et passez à autre chose ! Si vous faites, bravo ! Continuez, car même une petite action positive peut avoir des retentissements énormes.

Je sais que je suis radical dans mon point de vue, et peut-être perçu comme égoïste, mais j’agis à mon niveau (tout petit) pour diffuser le bien et le beau autour de moi (et ce blog est je l’espère un vecteur de positif). Alors regardez la page blanche autour du point noir et évitez de vous focaliser sur le point noir. Vous voulez du beau « économique » en rapport avec la crise ? En voici quelques-uns:

Et puis l’excellente nouvelle du jour : Vendée Globe: Jean Le Cam repêché par Vincent Riou.

Alors je vous souhaite un bon début de solde, et rappelez-vous que ce n’est pas parce que c’est en solde qu’il faut faire fonctionner la carte de paiement au-delà du raisonnable. Acheter des biens de consommations avec l’argent que l’on a et non celui que l’on emprunte est impératif – voir la règle numéro 2.

Règle numéro 2, la suite…

Revenons quelques instants sur la comparaison emprunt et achat cash. En fait, si vous voulez juste disposer de 20 000 Euros pour vous acheter votre voiture au bout de 6 ans, il faut en fait que vous économisiez 260 Euros par mois (sur un livret A à 2,5%), soit 62 de moins que si vous deviez rembourser un emprunt, c’est-à-dire 744 euros par an.

En faisant ainsi travailler votre argent pour vous, il vous le rend ! Jusqu’à 744 Euros par an, tous les ans pendant 6 ans ! Soit un écran plasma 42 pouces, un ordinateur portable, une semaine de vacances au soleil, un joli cadeau pour votre moitié ou un don à une ONG.

Réfléchissez bien à ce que vous préférez ! Payez votre banquier ou profitez de votre argent ?

La règle générale, indiquée précédemment, est de recourir à l’emprunt uniquement pour des biens qui permettent de gagner de l’argent ou dont la valeur a des chances de s’apprécier. Mais là encore, il faut raison garder : les arbres ne montent pas au ciel.

Petite parenthèse, car c’est ce qu’on crut des millions d’américains qui se sont endettés au-delà de leur capacité à rembourser. Ils l’ont fait car ils ont crus des bonimenteurs qui leur disaient que le prix de leur maison augmenterait et leur permettrait de revendre le cas échéant. Malheureusement, le marché s’est retourné et la possibilité de revendre s’est évaporée. Confronté à l’impossibilité de rembourser, leur maison a été saisie. Triste, mais sans appel.

Donc les arbres ne montent pas au ciel. Ne croyez pas les promesses de rendement miracles ! Les seuls qui les tiennent vraiment sont le loto et le casino, mais ce sont deux jeux et pas des investissements. Je reviendrai plus tard sur le long terme, car c’est à long terme que les meilleurs rendements ce font en toute sécurité (ou presque). Demandez à Warren Buffet. Il a construit sa fortune sur ces placements à long terme. Et ce n’est certainement pas pour faire un aller-retour qu’il vient de rentrer au capital de General Electric.

Revenons sur le cash et les emprunts, avec un focus sur vos cartes de crédit. Il faut bien différencier carte de crédit et carte de paiement. Une Visa ou une Master Card, en France en tout cas, sont généralement des cartes de paiement à débit immédiat ou à débit différé. Cela signifie que si vous payez 100 euros avec votre carte, soit votre compte est débité tout de suite, soit il l’est à la fin du mois. Dans le premier cas, c’est direct et simple, dans le second, il convient de bien gérer sa trésorerie (c’est-à-dire son cash disponible) pour éviter de se retrouver à découvert à la fin du mois.

Si vous avez des cartes de crédit ou des crédits à la consommation, faites vous un devoir de les rembourser au plus vite. L’objectif est de revenir liquide rapidement et d’arrêter de payer les organismes financiers. Cela va sans doute nécessité quelques efforts, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle. Vous avez compris je l’espère le prix de vos crédit avec l’exemple précédent. Ceci étant, si je le faisais avec les taux de crédit à la consommation, cela serait encore plus éloquent. Car on ne parle pas de 5% de taux annuel, mais de 10%, voire plus.

Retenez cette maxime : « arrêtez de travailler pour de votre argent, faites travailler votre argent pour vous! ». Je l’ai lu pour la première fois dans le livre de Robert Kiyosaki, Père riche, père pauvre. Et depuis, elle ne m’a jamais quittée. Je vous conseille la lecture de ce livre si vous voulez changer votre point de vue sur l’argent et sur son rapport à la vie.

Dans la suite à venir sur cette deuxième règle, je reviendrai sur les économies et sur pourquoi et comment en faire. En attendant, profitez-bien des fêtes…