Trump, les États-Unis, l’Afrique et le Monde

Depuis une semaine, impossible d’ouvrir un site d’actualité ou un journal sans trouver un article ou un commentaire sur Donald Trump. Jamais un président élu n’aura, semble-t-il, fait couler autant d’encre virtuel et déclencher autant de passions. Alors, comme ce blog traite de la crise, dans son ensemble, des moyens d’y faire face et d’y répondre à titre personnel, je réfléchis, je lis et je m’informe.

Je n’ai, en effet, aucune idée préconçue sur Donald Trump. Je sais, ou intuite, que Trump président ne sera pas Trump candidat. Que les outrances verbales ne pourront pas être mises en application au sommet de l’état, mais je me suis fait mon idée au fil des jours et vous la livre sur trois sujets particuliers :

  • Les États-Unis. Il est clair qu’avec le slogan « Make America Great Again » (copié de Ronald Reagan soit dit en passant), Trump va se focaliser sur les États-Unis. Mais, n’est-ce pas la fonction première d’un président et d’un gouvernement ? S’occuper de ses citoyens ? Une évidence pourtant vite oubliée. Rien de neuf sous le soleil, de la pure poudre aux yeux. Cependant, quelques idées commencent à poindre : grands travaux (on parle de mille milliards de dollars d’investissements), réduction d’impôts, protectionnisme et dérégulation financière… Ça rappelle un peu le programme de Hoover qui amplifia la Grande Crise de 1929. On évoque aussi le détricotage du Glass-Steagal Act qu’avait mis en place Roosevelt, après Hoover, pour réguler les banques et séparer banque de dépôt et d’investissement. Sans être économiste, cela me fait penser à une politique ultra libérale qui va se solder par une augmentation des déficits et des inégalités, et se terminer par un joli krach. L’histoire nous le dira. Tout ça sans compter les régressions sociales comme la restriction du droit à l’avortement, par exemple. Il semblerait que Trump soit entouré de créationistes, fondamentalistes chrétiens, quand un extrème chasse l’autre.
  • L’Afrique. Que n’a-t-on parlé de la chance pour l’Afrique d’avoir un président noir à la Maison Blanche. Huit ans plus tard, quel bilan pour l’Afrique ? Partout où je regarde, je n’en vois pas. Certes, il y a eu le Young African Leaders Initiative. Initiative très louable qui posent les fondations nécessaires, mais pas suffisantes, à l’émergence d’un leadership africain. Il y avait eu en 2000 le lancement de l’African Growth and Opportunity Act, que l’administration Obama a élargi à de nouveaux pays et prorogé jusqu’en 2025, à moins que le protectionnisme de Trump en ait raison. Mais bon, huit ans d’Obama et rien de bien nouveau sous le soleil africain. Il semble peu probable que l’AGOA soit démantelé, mais je peux me tromper. Donc en gros, à part potentiellement une fermeture des frontières pour aller étudier aux USA et une plus grande difficulté pour aller visiter la diaspora, pas de changement à attendre. Les étudiants pourront se rapatrier sur l’Europe ou l’Asie, où sont de toutes les façons présentes les grandes universités américaines, et puis les MOOC sont LA chance pour les pays émergents d’avoir accès à l’éducation à bas coûts.
  • Le Monde. La seule chose certaine est que les cartes vont être rebattues et que le leadership des États-Unis risque fort de diminuer. Et c’est une bonne chose ! America sera peut-être Great Again aux yeux du frange de la population américaine, mais cela va laisser le champ libre à l’Asie, et à l’Europe si elle se sort de ses problèmes internes, pour assoir plus de puissance. En passant, la Chine va pouvoir continuer à jouer en Afrique comme bon lui semble, et probablement plus qu’auparavant (il suffit de voir la présence de Huawei dans les technologies et son influence sur les gouvernements pour comprendre que les jeux sont presque faits). Les marchés ne s’y sont pas trompés : les maufacturiers et les banques montent à Wall Street alors que les technologiques dévissent. Voilà la chance de l’Europe : devenir le continent qui reprend le leardership de la technologie : il y a les cerveaux et les industries, il ne manque plus que la volonté (et l’argent) politique. Se saisira-t-on de cette chance avant que Le Pen et consort se voit offrir le pouvoir par une base pétrifiée par la peur. Roosevelt a dit dans son discours d’investiture en 1933 que « la seule chose dont nous devons avoir peur est de la peur elle-même », mais qui l’entend aujourd’hui quand la peur est dirigée vers l’autre et vers le futur.

Alors que va changer Donald Trump dans nos vies ? Ce que l’on veut bien que cela change. Le soleil se lèvera demain matin et se couchera demain soir. Ce que vous ferez de votre journée, c’est ce que vous en déciderez. Malheureusement, trop de gens se lèvent et se laisse guider par la main des médias, des réseaux sociaux et des politiques ; pensent que leur futur est lié aux décisions des autres ; vivent leurs vies en attendant la retraite et continuent de râler car leur pension diminue.

Sa vie est ce que l’on en fait en prenant ces décisions, en observant le monde et en choisissant ses batailles personnelles pour vivre une vie épanouissante et heureuse. Tout est question d’attitude, rien d’autre. Facile à dire quand on a un travail et de l’argent. Certes, plus facile, mais la volonté, le désir et la discipline sont des choix, comme celui d’attendre que le gouvernement vous verse un subside. « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson ». Confucius.

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