Jour 309 – Dettes

dettesDettes. Avoir des dettes est une chose qui m’a toujours fait horreur. C’est en effet prendre des risques sur l’avenir. Alors j’ai lu, j’ai tourné tout ça dans ma tête, j’ai réfléchi et je suis arrivé à une conclusion simple : la dette est un mal nécessaire qu’il convient de réduire à sa plus simple expression. Vous allez me dire, pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour en arriver là. Ça tombe bien, je n’ai pas fait l’X.

Notre société consumériste à croissance rapide s’est construite sur la dette. Sans dette pas de croissance, mais l’inverse est également vrai, sans croissance pas de dette. En fait la dette est à la fois source et conséquence de la croissance. Une fois une dette contractée, il n’est de choix que de croitre pour payer le service de la dette sans baisser son train de vie. Car la dette ne peut pas impliquer d’efforts. Et c’est là qu’est toute l’ironie de la dette. Une dette implique un effort : celui du remboursement. Et c’est, je pense toute l’erreur de la société moderne que nous sommes en train de vivre. On a fait croire qu’on pouvait vivre à crédit de façon indolore. C’est faux ! Et on commence à en sentir les conséquences. Ce n’est pas l’affaire de la financiarisation de la société, c’est l’affaire de l’élimination de l’effort comme conséquence de la contraction d’une dette, et de la volonté après la seconde guerre mondiale de réduire l’effort à néant.

C’est la raison pour laquelle je persiste à croire que la dette n’est pas intrinsèquement mauvaise en soi. Elle ne le devient que si on la désolidarise de l’effort nécessaire à son remboursement. Je ne dis pas non plus que la croissance ne va pas au fil du temps potentiellement réduire l’effort à sa portion congrue, voire l’annuler. Je dis simplement qu’au moment de contracter une dette, il faut garder bien présent à l’esprit notre capacité à fournir l’effort propre à son remboursement. L’objectif ultime étant de contracter une dette pour un bien ou un service qui va générer automatiquement le remboursement de la dette qui a servi à l’acquérir. C’est la dette la plus vertueuse. Malheureusement, c’est celle la moins contractée. Passer quelque temps à analyser ses dettes et à se poser la question du gain par rapport à l’effort vaut le coup. Cela permet de bien définir ce que l’on est prêt à faire et à subir. Comme disent les anglo-saxons : no pain, no gain !

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