Quand la finance continue ses agissements néfastes…

Connaissez-vous BATS et Direct Edge ? Si oui, c’est soit que vous vous intéressez de très près à la finance, soit que vous profitez des avantages de ces systèmes de passages d’ordres électroniques.

Quoi qu’il en soit, je disais récemment que le monde de la finance n’avait rien appris de cette crise, sauf qu’il peut continuer à faire ce qu’il a toujours fait : créer des bulles, manipuler les marchés, créer des instruments financiers de plus en plus complexes, voire incompréhensibles, le tout dans un seul but : gagner de l’argent, beaucoup d’argent, de plus en plus vite.

Si on en croit l’article du Monde du jour sur le geek et Wall Street, les deux sociétés citées dans ma questions d’ouverture traite plus de transactions que le Nasdaq aux États-Unis. Et ce alors que peu de personnes en connaissent l’existence. Mais ce qui est intéressant n’est pas qu’elles existent, mais qu’elles mettent à disposition des outils informatiques permettant de faire des allers-retours sur des actions en quelques fractions de secondes, plus vite que des traders humains, et permettant de tirer des profits immédiats de la relative lenteur de ces traders.

Imaginons qu’une action cote 20 euros. Un vendeur en met sur le marché un million à 20,5 euros. Un acheteur cherchent à en acheter un million à 20,4, avec un prix de réserve à 20,6. Une plateforme électronique peut s’apercevoir de l’écart entre l’offre et la demande, proposer d’acheter le million à 20,5, puis à proposer dans la milliseconde qui suit à 20,55. L’acheteur aurait pu se décider à 20,5 quand l’offre apparait sur son écran, mais le logiciel lui rafle les actions. Cependant notre acheteur voyant un vendeur à 20,55 peut décider d’acheter, car le prix est sous son prix de réserve. Voilà donc comment gagner 50,000 Euros en quelques secondes ! Simpliste ? Et pourtant avec des volumes des 1 à 2 milliards d’action par jour, ce sont des manipulations classiques à la portée de logiciels pointues exécutées sur des ordinateurs puissants.

Avec des outils puissants et des plates-formes alternatives comme celles citées, les spéculateurs vont pouvoir s’en donner à cœur joie et la bourse se trouvera de plus en plus éloignée de ses principes fondateurs de financement de l’industrie. Nous risquons alors de nous retrouver rapidement, en tout cas beaucoup plus rapidement que nous le pensons tous, face à une autre crise de plus grande ampleur qui trouvera sa source une fois de plus dans l’économie financière, sans aucun rapport avec l’économie dite réelle.

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