Règle numéro 2: gérer vos finances personnelles comme celle d’une entreprise

Attention ! Je n’ai pas dit de gérer vos finances comme Jérome Kerviel ou Bernard Madoff, mais comme celle d’une entreprise honnête et responsable. Donc en préambule, il s’agit ici de considérer investissement et dettes de façon productive, mais absolument pas de façon malhonnête. L’Entreprise (avec un grand E), dans une société capitaliste, est créatrice de valeur.

Certes avec la crise actuelle, la finance mondiale a besoin d’un grand coup de balai. Certes, certains patrons se comportent comme des voleurs de grands chemins (et certains salariés comme des profiteurs). Certes, des entreprises font faillite alors que d’autres prospèrent. Certes, aucun système n’est parfait. Mais, le système actuel est celui qui a produit le plus de richesses (le nombre de « pauvres », c’est-à-dire vivant sous le seuil de pauvreté, a diminué mondialement de moitié depuis 1981 – source The Soulful Science, Diane Coyle, Princeton University Press, 2007). Alors je préfère faire partie d’un système, en constante amélioration, qui fait croitre le monde, plutôt que d’un système contestataire pur.

Une entreprise est obligée, par la loi, d’avoir une comptabilité. Même simple (voire simpliste). Et ce n’est pas pour ennuyer le chef d’entreprise. Car une comptabilité (et des états financiers) bien faite et bien interprétée est un fantastique outil de pilotage. Ce que je vous propose ici est donc de vous placer dans le cadre de votre entreprise familiale, Que vous soyez marié, célibataire, divorcé, pacsé, avec ou sans enfant, les règles de bases sont les mêmes et elles sont très simples (je vous ai déjà dit que je crois fermement à la simplicité):

  1. Payez toujours cash sauf dans le cas 2
  2. Ne considérez un crédit que si le bien acquis avec ce crédit vous permet de gagner de l’argent
  3. Mettez toujours une partie de votre revenu mensuel de côté pour les jours mauvais ou pour vous faire plaisir (en cash)

Alors, oui, j’en vois déjà sourire. Cela ne va pas du tout, mais alors pas du tout dans le sens de l’histoire où tout un chacun est capable (ou presque) de souscrire du crédit à la consommation pour un oui ou pour un non. La relance par la consommation est une fuite en avant suicidaire quand elle se fait à crédit. Mitterand y croyait tellement en 81 qu’il a mis la France à genou et que nous ne nous en sommes toujours pas relevé, et les banques américaines ont entraîné de pauvres gens dans la spirale dévastatrice du crédit hypothécaire dont ils vont avoir du mal à se relever.

Vous allez me dire, mais je ne peux pas payer ma voiture en cash! Ce à quoi je vais répondre: tout dépend. Si votre voiture vous sert à aller travailler, alors, elle devient un outil de travail et il convient de la considérer comme telle (sous couvert du point 2). Si votre voiture vous sert à partir en week-end ou en vacances, alors il va falloir la payer cash et pour cela il va falloir économiser!

Faisons un calcul rapide ! Vous avez besoin de 20 000 euros pour vous acheter votre voiture. Le concessionnaire (ou votre banque) vous propose un prêt de la totalité pendant 6 ans, à 5% annuel. Vous allez rembourser 322 Euros par mois, pendant 72 mois, soit au total 23 191 Euros. Le pire est qu’au bout de 6 ans, votre voiture ne vaudra plus grand chose. Mettons qu’elle vaille 7 000 Euros, vous aurez donc déboursé 16 000 Euros pendant 6 ans.

Si à l’inverse, vous économisez 322 Euros par mois pendant 6 ans à 2,5% de taux annuel (le taux d’un livret A ou d’un livret d’épargne), vous récupérez 24 985 Euros intérêts compris (remarquez au passage qu’un établissement financier vous paye pour l’argent que vous lui confiez, cela s’appelle le prix de l’argent). Ceci étant, vous vous achetez votre voiture à 20 000 euros, et vous avez gagné 4 985 Euros. Alors évidemment, vous allez me dire que pendant toute cette période, vous avez du prendre les transports en commun ou louer une voiture pour vous déplacer et que donc cela vous aura coûté de l’argent. Cependant si (hors assurance) c’est inférieur ou égal à 16 000 Euros, alors nous sommes rentrés dans une spirale positive. Je fais le pari que, net par rapport à la situation précédente, vous avez moins déboursé et vous avez tout autant enrichi votre banquier (car l’argent qu’il vous paye 2,5%, il l’a prêté à 5% à quelqu’un d’autre – en plus il va vous regarder d’un autre oeil et ça c’est énorme et c’est l’ironie de l’histoire).

Ce faisant, vous avez enclenché une mécanique positive, puisqu’à partir du premier jour, vous faites travailler votre argent pour vous et arrêter de travailler pour votre argent ! Simple et pourtant oublié. Cela signifie aussi que vous devrez parfois mettre vos envies au placard, ou en tout cas les remettre à plus tard. Et cela est une transformation radicale de votre façon de consommer: non plus sur une impulsion, mais sur la capacité de le faire en cash! C’est du bon sens de grand-mère, mais tellement satisfaisant.

Alors vous allez me dire, oui, mais quel rapport avec la crise. Et bien, il est tout simple. Et cela revient à ce que je disais sur la télévision: c’est une question de contrôle. En agissant comme je vous l’indique, vous reprenez le contrôle de vos flux financiers. Et donc au final de votre vie. C’est vous qui contrôlez et non plus les organismes financiers. De ce fait, vous n’êtes plus dans le tourbillon de la crise, mais pouvez la regarder… Et au milieu coulait une rivière !

La suite dans le prochain billet!

2 réflexions sur « Règle numéro 2: gérer vos finances personnelles comme celle d’une entreprise »

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